NÎMES. BLOCAGE DE LA PRISON. Les surveillants veulent alerter les familles
Les surveillants pénitentiaires sont en colère… Depuis 6h, ce matin, une dizaine d'entre eux attendent de pied ferme les familles venues visiter les détenus de la maison d'arrêt nîmoise. Devant l'épais portail métallique, une jeune femme s'avance pour apporter des vêtements à son compagnon. "On bloque les accès jusqu'à la mi-journée madame. Je vous conseille de donner ces affaires au centre social qui se trouve près de la rocade", explique Philippe Ascensio, délégué régional FO pénitentiaire.
"Nous ne sommes pas des punching-ball"
"Notre mouvement fait suite à l'agression de l'une de nos collègues, la semaine dernière. (…) Nous voulons empêcher l'accès aux familles pour marquer le coup et leur faire comprendre que nous ne sommes pas des punching-ball", explique de son côté Patrick Urli, responsable FO pénitentiaire à Nîmes. "Il faut respecter le bleu", s'insurge Mr Pallini, secrétaire adjoint UFAP. Revenant sur l'agression de sa collègue, il explique : "elle a été victime d'une agression gratuite. Et ce n'était pas qu'une gifle. On l'a étranglé, griffé, frappé. Cette violence de émise par les personnes extérieures est assez nouvelle pour nous". Et de déplorer le comportement des autres familles présentes lors de l'agression : "personne n'a aidé notre collègue sur le moment, même si certaines nous ont exprimé leur soutien après coup".
Si la colère des surveillants est palpable, ces derniers reconnaissent "la situation difficile des familles de détenus" : "il y a 198 places pour 405 détenus, soit une occupation de 257% de la prison. On comprend que toutes les familles ne peuvent pas accéder au parloir comme elles l'aimeraient… Comme elles le devraient. On comprend la frustration qui peut découler de cette situation, mais ce n'est pas en nous tapant dessus que cela va arranger les choses".
Autre coup de gueule de la mobilisation : "le comportement de notre directeur Mr July. Il a expliqué publiquement que 'c'était les risques du métier'. C'est une attitude de mépris. On attend des excuses publiques", fustige l'ensemble des manifestants, qui ont reçu une fin de non-recevoir du principal intéressé .
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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