Sur le bassin alésien, l'industrie ne vit pas des moments de gloire. Richard Ducros, Tamaris, Shelbox, les entreprises ferment et c'est bien là tout ce que l'on retient. A tort décrie le président d'Alès Agglomération, Max Roustan, qui ne manquera certainement pas de recevoir le revers de la critique. "Il faut arrêter avec cette sinistrose du tout va mal. Nous avons 8 600 entreprises sur le bassin alésien, et il faut continuer à se battre pour les faire vivre. Notre passé industriel se développe avec malheureusement des décès, c'est une chaîne. Mais les entreprises qui se sont rénovées et se remettent en question réussissent." Max Roustan en veut pour preuve cette société SNR Cévennes, filiale du groupe japonais NTN Corporation, troisième roulementier mondial (5M d'€ de chiffre d'affaires) , qui a réinvesti -- avec l'aide de l’État (lire ici), de la Région, du Département et d'Alès Agglomération -- les anciens locaux de feu Richard Ducros, sur la Z.A Croupillac à Alès. Le second site pour la société déjà implantée à Saint-Privat-des-Vieux où 400 salariés produisent plus de 80 000 roulements par jour dédiés aux constructeurs automobile.

Dans ce bâtiment de 7 500 m² racheté par Alès Agglomération en décembre 2012 pour 856 000 euros, (réhabilité et rénové), a déjà été installé un module de fabrication de roulements de 3e génération. "D'ici deux ans, quatre modules seront installés sur ce site (qui dans le futur pourra en accueillir jusqu'à neuf, Ndlr) où travailleront 35 salariés pour une production de deux millions de roulements par an" a précisé Alain Chauvin, président directeur général de SNR Cévennes, lors de la remise des clés de l'ancien site Ducros ce mardi 25 juin.

En concurrence avec la Roumanie, le site d'Alès a été choisi par le groupe japonais "pour sa situation géographique satisfaisante pour la chaîne logistique globale, pour la performance opérationnelle démontrée à Saint-Privat-des-Vieux et puis, c'est une région où il est facile de trouver de la main d’œuvre qualifiée de qualité." En temps de crise pour le secteur automobile, le pari peut paraître un peu fou. "C'est un pari industriel que l'on fait. Mais dès aujourd'hui, nous allons travailler pour sa réussite. Si nous réussissons le démarrage de ce site, nous assurons notre pérennité." Dès demain d'ailleurs le site de Croupillac du leader européen du marché des roulements à billes dans le secteur de l’automobile, recevra son premier client dans ses locaux. "Pour nous aujourd'hui, le travail commence" a lancé le PDG en signe d'encouragement à ses équipes représentées par Laurent Condomines, directeur de l'usine NTN-SNR à Alès et Sébastien Nicolaux, directeur de production.

S.Ma