Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 06.07.2013 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 190 fois

NÎMES. Michèle Alliot-Marie : "L'UMP traverse une crise financière et politique"

Michèle Alliot-Marie, D.R/C.M

En visite hier à Nîmes pour la promotion de son livre "Au coeur de l'Etat" (Edt : Plon), la femme politique au CV le plus long de la Vème République a rappelé à son mouvement la nécessité de se remettre sur les rails pour les prochaines échéances électorales.

Malgré ses vingt minutes de retard, les militants UMP du Gard étaient assez enthousiastes, hier matin, à l'idée de rencontrer Michèle Alliot-Marie. Chaleureuse et avenante, "MAM" pour les plus partisans, est venue présenter son livre "Au coeur de l'Etat", une immersion "derrière les dorures des palais" et autres "cortèges de voitures" ministérielles qui grillent allègrement "les feux rouges" ! A 66 ans, l'ancienne patronne du RPR n'est pas un poids plume de la politique. Ancienne députée des Pyrénées-Atlantiques, la carrière de cette gaulliste convaincue s'envole lorsque le Premier Ministre, Jacques Chirac, fait d'elle la Secrétaire d'Etat à l'enseignement. "Vous savez, en politique il faut savoir aller au-delà de nos limites, c'est cela la vie, c'est cela vivre", lance-t-elle aux militants.

Bourrasque tunisienne. Sa diatribe, Michèle Alliot-Marie aura su l'appliquer avec brio. Ses détracteurs comme ses partisans lui reconnaissent son ascension fulgurante et pérenne. Première femme à diriger une formation politique, à l'époque le RPR, celle qui se dit contre la parité mais pour la reconnaissance des compétences, occupa plusieurs ministères régaliens. Réputée pour sa langue de bois, celle qui a bravé les différents remaniements du président Sarkozy se fit débarquer en 2011, après avoir publiquement proposé le "savoir-faire de la France" aux autorités tunisiennes prises dans la spirale démocratique de la Révolution du jasmin.

Michèle Alliot-Marie face aux militantes. D.R/C.M

Mais Michèle Alliot-Marie  n'a pas dit son dernier mot… Ou plutôt n'a pas écrit ses derniers vers. Sur son bureau, trois nouveaux livres sont en préparation sur la situation de la France, la gestion socialiste et les problèmes contemporains. L'animal politique  rappelle dans ses ouvrages "l'importance du militantisme (…) cette base sans qui rien ne serait possible". Et de railler la guerre intestine dans son parti, qui se donna en spectacle l'année dernière à l'occasion de l'élection du président UMP. "Nous sommes aujourd'hui dans une crise politique et financière (…) Les disputes donnent l'image que nous nous préoccupons de nos carrières personnelles ! Ce n'est plus possible. (…) Et si une partie de la France adhère à la droite, il n'y a pas d'élan affectif, d'envie de travailler avec nous, de participer à l'élaboration d'un destin commun".

Côté politique, les nuages tendent à se dissiper : le week-end dernier, les adhérents de l'UMP ont choisi de conserver Jean-François Copé à la tête de leur mouvement. Cette sortie de crise n'aura pas durer longtemps... Une nouvelle décente aux enfers se profile pour l'UMP avec la décision jeudi du Conseil constitutionnel d'invalider le compte de campagne 2012 de Nicolas Sarkozy, entrainant ainsi un manque à gagner de 11 millions d'euros pour l'UMP… "Ça n'a rien de dramatique", veut rassurer Michèle Alliot-Marie. Cette dernière désireuse de fixer le cap pour les prochaines échéances électorales qui, sous condition de victoire de la droite, peuvent renflouer les caisses du parti. "La dotation de l'état étant assise sur le nombre d'élus", rappelle la ministre. L'UMP tel le Phénix pourra-t-elle renaître de ses cendres électorales ?

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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