Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 10.07.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 279 fois

CAMBRIOLAGES À l'heure des vacances, la menace se fait-elle plus forte ?

Le Colonel Pierre Poty, commandant du Groupement de gendarmerie du Gard. Photo DR/S/Ma.

Avec l'été, la menace se fait-elle plus forte ? Ceux dont le pouvoir d'achat le permet, et ce n'est pas un cliché de dire qu'ils sont de moins en moins nombreux, prennent la route des vacances laissant derrière eux leurs biens. Alors oui, on pense à verrouiller les portes, à fermer les volets. Les précautions sont là mais ne dissuadent malheureusement pas les cambrioleurs. Anxiogène, ce discours ? Certes mais il faut savoir que le Gard est l'un des départements les plus touchés par les cambriolages et ce n'est pas le Colonel Poty, commandant du Groupement de gendarmerie du Gard, qui dira le contraire. A son arrivée sur les terres gardoises en 2011, il a découvert un territoire de plus de 700 000 habitants particulièrement apprécié des cambrioleurs. En 2011, sur la zone gendarmerie, 3 944 faits ont été constatés. Si en 2012, ce chiffre a baissé, il reste toutefois élevé soit 3734 cambriolages. "Nous sommes sur une zone de passage avec la traversée des autoroutes A9 et A54 qui permet à la délinquance d'être très mobile. D'ailleurs nos départements voisins, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, ont un taux de cambriolage aussi élevé que le nôtre." Preuve en est, au premier trimestre 2013, le Gard compte 26,57 faits pour 10 000 habitants, les Bouches-du-Rhône 27, 88 et 25, 18 dans le Vaucluse.

Si ces deux départements-là sont cités par le Colonel Pierre Poty, c'est parce qu'à la frontière de ceux-ci, dans le Gard rhodanien, les cambrioleurs sont très actifs "et notamment à Rochefort-du-Gard, à Villeneuve-lez-Avignon et à Uzès", des secteurs gardois réputés pour leurs richesses et pas que patrimoniales.  "Mais le secteur de Vauvert et la périphérie de Nîmes sont aussi très convoités."

Trois type de cambrioleurs : D'opportunité, alimentaire et organisé

S'il est de rigueur de rester vigilant, le taux de cambriolage n'explose pas durant l'été. "Non, parce qu'on constate de plus en plus que les cambriolages se font maintenant à l'opportunité. Une porte ou une fenêtre ouverte, ils aperçoivent une personne quitter son domicile pour aller chercher son enfant à l'école. Ils volent des bijoux, des appareils informatiques ou des téléphones et repartent aussitôt. Certains même font du cambriolage alimentaire en volant des commerces pour de la nourriture ou des boissons" raconte le commandant du Groupement de gendarmerie du Gard qui ne nie pas pour autant la présence de véritables bandes organisées. Organisées à tel point qu'elles ont même trouvé la parade pour échapper à la Justice en envoyant des mineurs faire le boulot dans les maisons. "Je me souviens en début d'année à Vauvert, nous avons pris en flagrant délit deux jeunes filles de 13 ans. Puisqu'elles ne pouvaient être jugées, étant mineures, elles avaient été placées dans un centre éducatif duquel, elles s'étaient échappées peu de temps après leur arrivée. Et le lendemain, on les reprend en flagrant délit. Là je peux vous dire que c'est très énervant." Mais après une longue enquête et des jours de filature, les militaires avaient finalement pu interpeller les têtes de l'organisation, installées à Marseille, qui écoulaient les bijoux volés en Belgique. Une affaire résolue inclue dans le taux d'élucidation du premier semestre 2013 établi à 11% par rapport à la même période en 2012 (6,65%).

La lutte continue

Fort de ses bons résultats, le Colonel Poty qui au mois de juin a vu les cambriolages diminuer de 25 % comparé à juin 2012, poursuit son combat contre les cambrioleurs. Il a même pris l'initiative en ce début d'année de créer dans chaque compagnie du Gard (Nîmes, Bagnols-sur-Cèze, Alès, Vauvert) excepté Le Vigan, un groupe de cinq à six enquêteurs exclusivement dédiés à la lutte contre le cambriolage. Le Colonel a aussi mobilisé, et cela dans le cadre de l'installation de la ZSP Vauvert/Saint-Gilles, six réservistes sur le terrain qui sont en charge "de la prévention directement chez les citoyens. Il s'agit, comme on le fait déjà chez les commerçants, de leur faire prendre conscience des bons gestes à voir pour éviter un cambriolage, qui on le sait bien provoque un grand choc émotionnel chez les personnes qui en sont victimes". "Comme le dit le préfet du Gard, 'les citoyens doivent être acteurs de leur sécurité.' C'est pour cela que nous défendons le dispositif Participation citoyenne." Ce dispositif décrié par certains comme étant une milice locale, et selon le Colonel un bon système pour lutter contre les cambriolages "par le biais d'un référent qui n'est non pas formé pour faire la police mais pour nous informer s'il constate quelque chose d'anormal autour de chez ses voisins."

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@obejctifgard.com

Stéphanie Marin

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