Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 25.07.2013 - tony-duret - 2 min  - vu 567 fois

SAINT-GILLES : A la croisée des chemins sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle

Intérieur de l'abbatiale de Saint-Gilles

Depuis des siècles, Saint-Gilles est un haut lieu de pèlerinage. Cette ville de l’est gardois voit, depuis l’arrivée de l’Ermite Saint-Gilles dans les années 700, de nombreux pèlerins affluer chaque année. Au XIIeme siècle, Saint-Gilles vit son heure de gloire et se trouve même être le quatrième lieu de pèlerinage du monde chrétien après Rome, Jérusalem et Saint-Jacques-de-Compostelle. En témoigne encore la superbe abbatiale en plein cœur de la ville qui, c’est très étonnant quand on découvre le bâtiment, a tout de même été réduite de moitié pendant les guerres de religion. Aujourd’hui, Saint-Gilles, située sur la via Tolosana, est la première étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Des touristes du monde entier viennent chaque année parcourir les 1 600 kilomètres qui relient Arles, point de départ, à Compostelle, en Espagne. L’an dernier, 1 065 pèlerins sont passés par Saint-Gilles et 419 pour cette année. D’après les chiffres communiqués par la ville de Saint-Gilles, 2/3 des voyageurs sont français. Les autres viennent d’Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas…

Bienvenue à la maison des pèlerins

Maison du Pèlerin Saint-Gilles

Après 21,7 kilomètres en partant d’Arles, le marcheur traverse le petit Rhône, remonte les faubourgs et le quartier du canal et arrive à l’abbatiale. Sur la place, la maison des pèlerins est l’endroit idoine pour faire une pause. A l’intérieur, on trouve des lits relativement confortables, une salle de bain, une cuisine équipée et de quoi manger dans le frigo. Un luxe après des heures de marche !

A l'intérieur de la maison des pèlerins

Chaque soir, la maison peut héberger une quinzaine de personnes. « Hier soir, il y avait deux italiens, un belge, un allemand et un libanais », explique Michèle, l’hospitalière qui est chargée d’accueillir les pèlerins à leur arrivée. « Ils sont arrivés sans se connaître mais tout s’est fait très vite et très naturellement. Ils ont pris leur repas tous ensemble, c’était vraiment très chaleureux. Et ce matin, sur mes conseils, ils sont repartis tous ensemble très tôt, pour éviter de marcher sous de trop fortes chaleurs ».

Michèle, l'hospitalière

Si Michèle donne de si précieux conseils, c’est qu’elle a elle-même fait la marche l’an dernier. Pendant deux mois environ, à raison d’une vingtaine de kilomètres par jour, elle a arpenté seule les chemins qui mènent à Saint-Jacques-de-Compostelle : « Je voulais me retrouver avec moi-même et j’avais une demande à faire. Elle s’est réalisée en cours de route ». Quand on lui demande si elle a alors fait demi-tour, elle sourit : « Non, j’ai continué mon chemin et j’ai remercié ». Michèle ira jusqu’au bout de sa marche, « au bout du monde », précise-t-elle. « En fait, une fois à Saint-Jacques-de-Compostelle, on peut continuer sur trois étapes qui mènent au bout du monde car, à l’époque, on ne connaissait pas l’Amérique ». Là-bas, la coutume veut qu’on y brûle ses habits de pèlerins. Michèle ne l’a pas fait. Ce sera peut-être pour une prochaine. L’hospitalière envisage de reprendre son bâton pour une nouvelle marche vers la capitale italienne. Quoi de plus normal : tous les chemins, même ceux empruntés par les pèlerins, mènent à Rome.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

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