Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 13.08.2013 - tony-duret - 2 min  - vu 166 fois

AU TRIBUNAL Jugé pour rébellion dans un bus, l’accusé explose : « Vous n’allez pas m’emmerder pour un euro ? »

Palais de Justice de Nîmes

Hier matin, une fois n’est pas coutume, les magistrats nîmois n’ont pas été écrasés sous le poids des affaires. Sur les deux audiences prévues, une affaire a été renvoyée. Seule la seconde, qui voyait se présenter à la barre un dénommé Muhamed G., un jeune homme de 29 ans d’origine russe, a été jugée. Dans la salle, on a compté jusqu’à sept spectateurs (!) au plus fort d’une audience qui va être pliée en trente minutes chrono.

Les faits sont simples. Le 11 juin dernier, l’accusé se trouve dans un bus de la ville de Nîmes. Il est 10h30 et Muhamed s’est déjà enfilé un quart d’une bouteille de vodka. Une journée qui commence bien ! Manifestement, il a mis tout son argent dans sa bouteille puisqu’il n’achète pas le ticket de bus à un euro. Evidemment, ce qui devait arriver arriva… Deux agents des Transports en Commun Nîmois (TCN) montent dans le bus et contrôlent les passagers. Muhamed cherche à descendre. Les portes restent fermées. Le ton monte. Et l’alcool agit : « Connards ! Enculés ! Vous n’allez pas m’emmerder pour un euro ? », fulmine l’accusé. Les deux agents préviennent aussitôt les policiers qui auront bien des difficultés à maîtriser l’individu.

Hier, à la barre, Muhamed, jean bleu, polo blanc, avait retrouvé son calme. Il explique le ‘malentendu’ du 11 juin à la présidente : « J’étais normal au début mais les contrôleurs n’ont pas voulu me laisser descendre. J’aurai fait le reste à pied », fait savoir le jeune homme. « Mais ça ne marche pas comme ça, monsieur ! Et vous le savez très bien », tonne la présidente qui lit alors le casier judiciaire étoffé de Muhamed : 15 condamnations au palmarès. Un véritable touche-à-tout de la condamnation : conduites en état alcoolique, vol, recel, outrage, menaces de mort… « Oui, mais ça c’était avant », répète Muhamed comme s’il tournait la publicité d’un célèbre opticien. Le sentant un peu empêtré, son avocate Hélène Mordacq vole à sa rescousse : « Oui, il a été condamné mais rendez-vous compte, une semaine après sa sortie de deux ans de prison, il trouvait du travail. En CDI. C’est extrêmement rare. Le remettre en prison, c’est lui faire perdre son travail. Il faudrait lui donner une sanction financière », propose-t-elle. Une requête entendue par le tribunal qui condamnera Muhamed à 90 jours d’amende à 20 euros et à verser 300 euros de dommages et intérêts à chacun des deux contrôleurs. Soulagé d’éviter les six mois de prison ferme demandés par le procureur, Muhamed sort de l’audience guilleret et tout sourire. Comme quoi, une journée peut bien commencer... même sans vodka.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

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