Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 16.10.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 160 fois

NÎMES. Les acteurs de la ZSP s'attaquent au volet social

Le Préfet du Gard, la procureure de la République de Nîmes, l'adjoint au maire de Nîmes délégué à la sécurité de la ville, un représentant du Conseil général du Gard et le directeur départemental de la Sûreté Publique travaillent avec les associations sur le dossier de la ZSP de Nîmes. Photo DR/S.Ma

Nîmes et notamment ses deux quartiers dits sensibles, le Chemin-Bas d'Avignon et le Mas de Mingue, a fait, en janvier 2013, partie intégrante de la deuxième vague de la mise en place de zones de sécurité prioritaires en France. Le Gard n'avait pas échappé à la première vague avec la ZSP Saint-Gilles/Vauvert installée en septembre 2012. Huit mois après et plusieurs visites dont celle du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, du préfet Christian Lambert, chargé de suivre le dossier des ZSP au niveau national, les acteurs locaux de la ZSP nîmoise avec en chef de file le préfet du Gard, Hugues Bousiges, dressent le bilan et envisagent en collaboration avec les associations de quartier, les perspectives à venir.

Alors, il faut bien le dire, depuis la création de cette ZSP, la priorité a été donnée au renforcement de la présence policière sur les deux quartiers. Nouveau poste de police, effectifs gonflés avec l'arrivée notamment de nouvelles équipes dont la police contact (Lire ici) etc. Côté répression, la machine fonctionne bien, "avec de belles opérations réalisées" affirme Gil Andreau, directeur départemental de la Sûreté Publique approuvé par Laure Beccuau, procureure de la République de Nîmes. Dernière opération en date, l'interpellation de huit personnes au Mas de Mingue, suspectées de se livrer au trafic de stupéfiants (Cliquez ici). Mais comme l'a souligné le préfet du Gard, "on ne soigne pas le tissu social si on se contente d'uniformes. Notre volonté n'est pas de nous enfermer dans des routines de pratiques policières. Il faut certes répondre à l'évolution de la délinquance mais il faut aussi transformer l'état d'esprit des quartiers et renforcer le lien social." Et là, le préfet en appelle à l'intervention des associations.

Des cours de musculation en plein air ?

Le dialogue est ouvert et les associations saisissent sans complexe la main qui leur est tendue. Oui, des projets, elles en ont, oui, elles les partagent volontiers avec les acteurs institutionnels, mais... Et oui, le mais est de rigueur. Car on demande aux associations de s'investir sans retenue dans ce dispositif ZSP mais dans le même temps, les subventions dégringolent, jusqu'à 30% en un an. De l'autre côté du bureau, la réponse se fait encore attendre. Presque autant que lorsque les associations soulèvent le problème des tranches horaires d'ouverture très restreintes et "inadaptées pour les jeunes" des centres socio-culturels et sportifs. Et tout cas, la réflexion est lancée.

Fort heureusement, on peut compter sur la volonté de ces associations de voir leur quartier changer, pour la sécurité et le bien-être de chacun. "Nous n'avons pas le choix, nous sommes condamnés à réussir, affirme Olivier Tivoli, directeur de l'ADSP. La ZSP est une machine lourde à mettre en marche. Jusqu'à présent, on a beaucoup travaillé sur le côté police, maintenant il faut se pencher sur l'insertion, l'éducation et la prévention." Ainsi l'association a lancé plusieurs propositions aux institutionnels comme la poursuite  des opérations "pied d'immeuble" arrêtées au mois d'août faute de financement suffisant ou encore la création d'un chantier éducatif pour l'aménagement de l'Oliveraie du Mas de Mingue, "une surface de 3 à 4 000m² qui avait commencé à être réaménagé sans que les travaux ne soient achevés. On pourrait refaire avec l'aide des jeunes toute la partie paysagère." Toujours à l'Oliveraie, Olivier Tivoli imagine des cours de musculation donnés dans la rue. "En fait, ces cours existent déjà. Trois fois par semaine, de 18 heures jusqu'à 21, 22 heures, un éducateur spécialisé donne des cours de musculation en plein air. Il a commencé avec trois jeunes, ils sont maintenant plus d'une vingtaine. Cet éducateur a besoin d'être accompagné, il ne peut pas gérer tout seul ces jeunes qui pendant qu'ils sont avec lui ne font pas de bêtises" explique le directeur de l'association au préfet du Gard plutôt dubitatif. A suivre...

S.Ma

Stéphanie Marin

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