Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 29.10.2013 - elodie-boschet - 3 min  - vu 157 fois

BROUZET-LES-ALES Le débat sur la réforme des rythmes scolaires fait école

Plus de 100 personnes ont participé hier soir à la rencontre organisée par le député. Photo DR/EB

Salle comble hier soir à Brouzet-les-Alès à l’occasion de la rencontre organisée par Fabrice Verdier, député du Gard, pour échanger autour de la réforme des rythmes scolaires.

« Après la première soirée-débat sur le thème du gaz de schiste, je souhaitais pouvoir aborder à nouveau un sujet qui fait l’actualité puisqu’en 2014, les écoles devraient toutes passer aux neuf demis-journées » introduisait le député. « Je fais partie de ceux qui considèrent que ce n’est pas trop tard pour faire évoluer certaines choses sur ce décret » glissait-il. Afin d’enrichir le débat et d’apporter des éléments de réponse au public, Fabrice Verdier avait pour invité d’honneur Claire Leconte, professeur émérite de psychologie de l’éducation et chercheuse en chronobiologie. Selon elle, parler de « réforme » est un « non-sens scientifique », il s'agit plutôt d’avoir une réflexion globale sur « l’aménagement des temps de l’enfant et de revoir l’emploi du temps scolaire pour y donner une cohérence, de manière à ce que leurs rythmes physiologiques soient mieux respectés ». Revenir à une semaine de quatre jours et demie pour mener ce travail pédagogique « était fondamental ». Les études et recherches menées par Claire Leconte depuis plus de 30 ans sur ce sujet l’ont amenée à faire le lien entre le sommeil de l’enfant et les apprentissages nouveaux et de s’interroger sur « comment faire en sorte que l’éducation soit à même de prévenir les difficultés plutôt que de les réparer ».

Claire Leconte et Fabrice Verdier. Photo DR/EB

Privilégier les longues matinées. Dans le projet et les préconisations que Claire Leconte propose, au travers notamment d’une lettre ouverte adressée au ministre de l’éducation Vincent Peillon, elle milite « pour des longues matinées pour tout ce qui relève du programme scolaire car c’est à ce moment là de la journée que l’enfant apprend le mieux ». Le reste de la journée serait ensuite consacrée « aux activités et aux parcours ». Le tout sans oublier de créer du lien entre les matières « afin de permettre à l’enfant d’avoir une continuité éducative ». Organisées différemment, « les journées restent bornées sur une plage horaire de 8h30 à 16h30 ».

L’exemple de La Calmette. Cette commune de 2000 habitants n’a pas attendu pour mettre en place, dès la rentrée scolaire 2013, la réforme des rythmes scolaires. « C’était plus commode de le faire en période non électorale » indique le maire Jacques Bollegue. La mise en œuvre de la démarche « a demandé un important travail de concertation qui a conduit à rassembler l’équipe éducative, élus, parents et associations locales » explique Colette Cazalet-Vandange, adjointe déléguée aux affaires scolaires. Le dispositif, instauré sur la base du volontariat, rassemble 80% des écoliers. Les horaires restent identiques à ceux pratiqués auparavant, seule la demi-journée complémentaire du mercredi matin change. Les activités périscolaires sont effectuées de 16 heures à 17 heures avec la possibilité ou non pour l’élève de s’inscrire à un cycle et de choisir l’atelier qu’il préfère. Avec une douzaine de lieux de loisirs concentrés à moins de 200 mètres de l’école, le contexte local est favorable à cette nouvelle organisation. Les enfants peuvent ainsi s’initier au tir à l’arc, au jardinage, au théâtre, à la boxe française mais aussi à la cuisine, la peinture, le taï chi, etc. Ces temps d’activités ont été confiés à l’association Loisirs éducation et citoyenneté grand sud, à la suite d’une procédure d’appel d’offres.

« Les singularités locales des communes et les différents retours d’expérience nécessitent un assouplissement de ce décret » soulignait Fabrice Verdier « afin que l’enfant reste au cœur des priorités ». D’ici la rentrée prochaine, le député compte bien faire remonter l’expression du public et des parents auprès du ministre de l’éducation pour que la réforme se pérennise de façon positive et ne soit pas remise en question à peine son application effective.

Elodie BOSCHET

elodie.boschet@objectifgard.com

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