Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 30.10.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 209 fois

FAIT DU JOUR. "La taxe à 75%, il faut la faire payer aux joueurs pas aux clubs" dixit Jean-Louis Gazeau

Jean-Louis Gazeau, président du Nîmes Olympique. Photo DR/S.Ma

La taxe à 75% du gouvernement fait trembler les clubs de foot français. Destinée à tous salariés gagnant plus d'un million d'euros par an, la copie a été révisée au début de cette année, après avoir été retoquée par le Conseil constitutionnel. Finalement, cette taxe sera payée en 2013 et 2014, par les entreprises sur les salaires supérieurs à un million d'euros. De quoi faire hurler 14 clubs de football professionnels français de Ligue 1. Et puisque pour l'heure le gouvernement ne veut rien entendre, les 40 clubs de L1 et de L2 organiseront une journée blanche le 30 novembre prochain. Aucun match ne se jouera et les clubs pourront organiser des manifestations, comme une journée portes-ouvertes. Nîmes Olympique sera de la partie. "Si les négociations ne mènent à rien, nous reporterons le match contre Dijon qui doit normalement se jouer le vendredi 29 novembre et le samedi, nous ne ferons rien au Stade des Costières -- à part le manque d'entretien, il n'y a pas grand chose à voir -- mais nous ferons visiter à qui le voudra notre centre de formation de La Bastide en compagnie de nos joueurs professionnels" précise Jean-Louis Gazeau, le président du Nîmes Olympique.

"Comment nous en sommes arrivés là", Jean-Louis Gazeau

Officiellement, quatorze clubs de foot de Ligue 1 (sur 20) sont touchés par cette taxe à 75%, aussi nommée contribution exceptionnelle de solidarité. "Mais ça va toucher tout le football français, non seulement la Ligue 1 mais aussi la Ligue 2 et même les clubs amateurs. Le foot est en danger, et je pèse mes mots" se désespère le président nîmois. "Cette taxe, complètement illogique puisque ce devrait être ceux qui perçoivent le million d'euros par an, donc les joueurs, qui devraient la payer et non les clubs, est rétroactive, c'est-à-dire qu'elle comprend les contrats qui ont été signés en 2012, alors que les clubs ignoraient l'existence de cette taxe. Ils ne l'avaient donc pas compris dans leur budget déjà en déficit contrairement à ce que l'on peut penser. Preuve en est, au 30 juin 2013, tous les clubs réunis présentaient un déficit global de près de 100 millions d'euros." L'effet boule de neige part de là. Car, pour renflouer leurs comptes, les clubs devront vendre leur(s) plus grand(s) joueur(s), "enfin s'ils arrivent à trouver preneur en ce temps de crise" doute Jean-Louis Gazeau. Même s'ils y parviennent, les clubs ne seront pas sortis d'affaire puisqu'en vendant "leurs stars" au profit d'autres clubs européens, le niveau du championnat français sera mécaniquement affaibli. "Si la qualité n'est pas là, les actionnaires des clubs comme les supporters vont fuir et les droits télévisés de la Ligue 1 vont sans aucun doute baisser." Un drame pour la Ligue 2 qui perçoit 19% de ces droits télévisés essentiels pour leur survie. Pour seul exemple, le Nîmes Olympique fonctionne avec un budget de 9,3 millions d'euros dont 4,5 millions viennent directement de ces droits télévisés, soit presque la moitié. "Le reste du budget provient à 20% des entrées des supporters dans le stade, 20% des sponsors et un peu plus de 10% du marketing (vente de tee-shirt, fanions etc). Sans ces droits ou même s'ils n'étaient que diminués, cela nous forcerait à freiner nos dépenses et peut-être même à fermer les centres de formation et ainsi à mettre en péril le football amateur. Tout cela pour que le gouvernement ramasse 44 millions d'euros par an." Le scenario catastrophe...

S'il envisage le pire, Jean-Louis Gazeau veut rester optimiste. Jeudi, les représentants de la Ligue de football rencontreront le président de la République pour engager des négociations. "Je ne parle qu'en mon nom. Mais je pense que si on arrive à faire rayer la mention 'rétroactivité', on aura fait un petit pas. Ce ne serait pas l'idéal mais une base de départ. Je sais que d'autres ne pensent pas comme moi et qu'ils sont prêts à se battre jusqu'au bout."

Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com

Stéphanie Marin

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