NÎMES. Les chauffeurs de taxis ne décolèrent pas
Insatisfaits du décret du gouvernement imposant un délais de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client pour les VTC (voitures de tourisme avec chauffeur), les 40 taxis nîmois sont prêts à manifester de nouveau.
C'est décidé. A partir du 1er janvier, les VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) devront respecter un délais de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge de leur client. «Ce délai permet de mieux distinguer l’activité de ces véhicules de celle des taxis, seuls habilités à circuler en quête de clients sur la voie publique», fait valoir le décret signé par les ministres Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce, Tourisme) et Manuel Valls (Intérieur), dans le Journal Officiel le 28 décembre. Le texte prévoit cependant deux exceptions : «Les prestations de transport de VTC réservées par des exploitants d’hôtels 4 et 5 étoiles au départ de leur établissement» ou pour les organisateurs de salons professionnels.
Loin de satisfaire les chauffeurs de taxis, à Nîmes la mesure accentue la grogne : "Ce décret ne sert à rien ! Qui va aller contrôler pour savoir si ils respectent les 15 minutes ?", vilipende Eric, chauffeur de taxi près de la gare de Nîmes. "Ce décret a été pris dans la hâte. Mais il ne répond en rien à nos inquiétudes et revendications", renchérit un de ses collègues.
Les VTC, "une saloperie créée par Jacques Attali sous l'ère Sarkozy. (NDLR : loi de 2009 pour la modernisation des services touristiques ) Si il manque des taxis, le maire n'a qu'à délivrer d'avantage de licences. Nous ne sommes pas contre", poursuit Eric. Les VTC, le véritable cauchemar des chauffeurs nîmois : "Il faut savoir qu'ils n'ont pas de tarifs réglementés par la préfecture comme nous. Souvent, ils ont le statut d'auto-entrepreneur et ne donnent pas autant d'argent à l'URSSAF que nous ", soupire-t-il.
Sandrine, chauffeur, s'est jointe à la conversation : "Moi, je me rappelle de la société Easy Take qui a mis la clefs sous la porte. Ils ont essayé de proposer le même service que nous mais à bas coût… Un aller-retour Montpellier/Nîmes à 50 euros ce n'est pas possible. Il faut bien payer le chauffeur, l'essence et les charges".
Après cette trêve des confiseurs, les chauffeurs de taxis se disent prêts à manifester de nouveau. "Nous ne sommes pas contre eux, dans la mesure où ils obéissent aux mêmes règles que nous sur le marché du transport des personnes. Sans cela, c'est tout simplement de la concurrence déloyale ", conclut Eric, avant de filer prendre en charge une cliente.
Coralie Mollaret
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