Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 04.03.2014 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 473 fois

L'ENTRETIEN DU JEUDI. "Je suis réaliste je ne vais pas être maire", prévient Elizabeth Pascal

D.R/C.M

Nouvelle candidate aux municipales nîmoises à se prêter au jeu des questions-réponses d'Objectifgard : Elizabeth Pascal. L'ancienne membre du FN et du MNR, aujourd'hui sans étiquette, se revendique entre l'UMP et le FN sur l'échiquier politique. Elle voit sa candidature comme un "cri du cœur" pour donner des idées aux finalistes du second tour. 

Objectifgard : Une question d'actualité pour commencer. Yoann Gillet nous a dit la semaine dernière : "Elizabeth Pascal a manqué de loyauté envers le parti qu’elle représentait (FN, NDLR) : dès qu’elle a eu son indemnité en poche, elle est partie". Une réaction ?

Elizabeth Pascal : J'ai bien lu les déclarations de Yoann Gillet. Mais s'il avait été présent à l'époque, il aurait compris qu'en 1998, après mon élection, le FN s'est scindé et a vu naître le MNR (Mouvement National Républicain). Aujourd'hui le FN me critique, mais il y a deux ans, c'est bien Julien Sanchez (actuellement candidat FN à Beaucaire, NDLR) qui m'a demandé de le rejoindre pour faire un ticket FN aux municipales à Nîmes.

O.G : Vous étiez au FN puis au MNR… Aujourd'hui, où vous situez-vous sur l'échiquier politique ?

E.P : Entre l'UMP et l'extrême droite. Je suis partie du FN et je ne le regrette pas. D'ailleurs, ce n'est pas Marine Le Pen qui me fera changer d'avis. Je déplore chez elle son manque de courage. Pour les présidentielles, elle a refusé de donner une consigne de vote pour le second tour. Moi, je ne servirai pas de marche pied à la gauche ! Je compte bien donner une consigne de vote.

O.G : Cela signifie que vous ne vous voyez pas maire… 

E.P : Je suis réaliste, je ne vais pas être maire. On sait comment ça se passe. J'espère faire un score honorable : 5%. Nous voulons juste faire bouger les lignes en faisant entendre notre voix, c'est un peu un cri du cœur.

O.G : Malgré votre réalisme, un peu de politique fiction. Si vous étiez élu maire, quelles seraient vos trois premières mesures ?

E.P : Je commencerais d'abord à faire un audit des finances de la ville. Puis je mettrais un point d'honneur à la sécurité, en rouvrant les commissariats de proximité. J'aurais une attention particulière en ce qui concerne les commerces : il faut faire venir de grandes enseignes. Aujourd'hui, il y a un pouvoir d'achat à Nîmes, mais la demande ne trouve pas l'offre qu'elle désire.

O.G : Finalement, vous avez un peu les mêmes idées que Yoann Gillet, qu'est-ce qui vous distingue de lui ?

E.P : Déjà, je suis née à Nîmes, quartier Jean-Jaurès, et j'y vis depuis 48 ans ! J'ai un métier, mandataire financier, qui me permet d'être en contact avec toute la population. Et puis vous savez, le Front National donne des consignes à leurs candidats, des éléments de langage... Ce n'est pas une campagne locale. Les candidats se contentent d'ajouter des mesurettes locales.

O.G : Votre liste est-elle bouclée ?

E.P : Oui. Il y a des gens compétents et d'autres, plus jeunes, qui ont de la réflexion.

O.G : Beaucoup de rumeurs circulent concernant le financement de votre campagne. On dit que l'entourage de Jean-Paul Fournier n'y serait pas étranger... Alors qui finance votre campagne ? 

E.P. C'est moi ! Les colistiers aussi ont apporté leur contribution en fonction de leurs moyens. Notre budget tourne autour des 20.000 euros, j'ai fait un prêt. Vous savez, je suis une très bonne gestionnaire. Concernant la polémique avec Jean-Paul Fournier, l'hypothèse serait qu'il me finance pour que je prenne des voix au FN ? Non. Si je suis candidate c'est pour apporter un plus dans le débat municipal.

O.G : Vous avez dit que vous donnerez une consigne de vote au deuxième tour… De qui vous sentez-vous le plus proche aujourd'hui ? 

E.P : Bon, il est clair que je ne voterai pas pour la gauche. S'il y a une triangulaire, il restera Jean-Paul Fournier ou Yoann Gillet.

O.G : Vous n'allez pas nous faire croire que vous voterez pour Yoann Gillet après tout ce que vous venez de dire sur lui et le FN ? 

E.P : On choisira le parti qui reprendra certaines de nos propositions. C'est vers lui que nous appellerons à voter. Les électeurs, eux, seront libres de nous suivre ou non.

Propos recueillis par Jean-Marie Cornuaille et Coralie Mollaret

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Coralie Mollaret

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