À Verfeuil, un collectif de mamans s'est créé pour soutenir une mère de famille qui vient de perdre la garde de Manon, sa fille âgée de 4 ans.

L'histoire commence fin 2012, lorsque le père de la petite Manon et sa mère, Alexandra, se séparent. Pendant les quinze premiers jours qui suivent la séparation, leur fille reste avec le papa, au domicile conjugal situé à Vallabrix, avant que sa maman vienne la récupérer. "Elle était toute blanche, pesait seulement 10 kg et ne voulait plus se nourrir" raconte Alexandra. Inquiète pour la sécurité de sa fille, elle demande alors au juge des affaires familiales que le père puisse voir Manon dans un lieu neutre de la protection maternelle et infantile et sollicite également une expertise médicale afin de s'assurer que son futur ex-mari est bien en capacité d'accueillir l'enfant et de s'en occuper.

En janvier 2013, Alexandra obtient la garde exclusive de sa fille avec un droit de visite et d'hébergement classique pour le papa, qui s'est alors installé à Fréjus. Craignant toujours pour la santé et l'éducation de Manon, sa mère fait appel du jugement et ne présente pas l'enfant à son père lors de ses droits de visites, dans le but "de la protéger". Faute de pièces manquantes prouvant "l'invalidité" de son ex-compagnon, sa demande d'expertise est déboutée. "Pour me punir d'avoir fait des non-représentations d'enfants, le juge de la cour d'appel de Nîmes m'a retiré la garde de ma fille sans prendre en compte le fait que l'on ne sépare pas une fratrie" regrette Alexandra, précisant qu'elle a eu deux autres enfants d'une précédente union, aujourd'hui âgés de 8 et 9 ans. La famille vit dans une maison à Verfeuil et les trois enfants sont scolarisés dans la même école, située tout près de la mairie de Verfeuil où travaille à mi-temps la maman.

Aujourd'hui, le père qui a obtenu la garde est en droit de venir chercher l'enfant quand il le souhaite. "Nous vivons dans l'attente qu'il vienne la récupérer, cela peut être à tout moment" craint Alexandra. "Ma fille n'a jamais réclamé de le voir et elle ne comprend pas pourquoi elle doit nous quitter brusquement (...) D'autant que depuis plus d'un an, son père qui ne l'a plus revu n'a jamais demandé de ses nouvelles" poursuit la maman. Mais cette dernière n'a pas dit son dernier mot. "J'ai pris une nouvelle avocate qui va ressaisir d'urgence la juge des affaires familiales car rien n'est fait ici dans l'intérêt de l'enfant" conclut-elle.