Devant 800 personnes la députée-candidate PS Françoise Dumas a mis l'accent sur sa personne et son parcours.

Accessible et souriante, ce soir Françoise Dumas a misé sur la proximité. Celle qu'on tacle souvent de "bourgeoise" était avenante, décontractée et bavassait même avec quelques militants aux cotés de François Lamy. Le ministre délégué chargé de la politique de la ville qui a fait un passage éclair à la tribune...

800 personnes, selon les organisateurs, sont venus assister à cette rencontre publique avant le premier tour, ce dimanche. Au-delà de sa "base programmatique", la députée s'est dévoilée au public dans une atmosphère festive, entre ballons multicolores et écrans géants qui présentaient le message de soutien d'un autre ministre, Stéphane Le Foll.

"Femme de coeur"

Parmi les nombreux intervenants, le pasteur Jean-Louis Pujol. Non encarté, l'homme de foi croit profondément en celle qui l'appelle "une femme de coeur (…) Je le sais puisque j'en ai fait l'expérience lorsque je t'ai parlé de la maison des parents". Trémolos dans le voix et larmes aux yeux, Jean-Louis Pujol poursuit :  "tu m'as écouté, tu m'as présenté à Damien Alary, président du conseil général, pour sortir ce projet. Avec toi, Nîmes sera plus solidaire".

Après ce témoignage touchant, place à Damien Alary. Evoquant ses liens avec la candidate, le poids lourd du PS local est revenu sur le parcours de celle qui fut "sa conseillère politique dans le domaine sociale, le plus gros budget du département ". Eloquent, éloigné de tous discous préfabriqués, Damien Alary ne s'est pas privé de dézinguer la droite : "Ca suffit ! (…) La gauche et la droite, ce n'est pas pareil ! Qui a fait fermer la base aéronavale de Garons ? La droite. Et qui a fait venir la base aéroportuaire ? La gauche. Voilà, eux ils ferment, nous nous construisons. C'est comme le boulevard de Prague : Jean-Paul Fournier l'a fermé, Yvan Lachaud va le rouvrir. Il y a un manque de cohérence. Et quand nous aurons remporté la ville, nous mettrons en route le projet de grande métropole entre Nîmes et Montpellier".

Plus politicien, le député EELV Christophe Cavard réputé pour son franc-parler est revenu sur le meeting de la liste Front de gauche sur laquelle se trouve plusieurs de ses camardes écologistes : "d'un côté, il y a les écologistes à 2%, et de l'autre il y a nous qui sommes loyaux et qui essayons de réaliser des choses (…) Nîmes a cette particularité d'avoir un FN très haut. J'appelle donc toutes les listes de gauche qui veulent faire l'union à discuter avec nous dimanche (…) Pour cela, il faut placer Françoise Dumas en tête et créer une dynamique". La nuit électorale de la gauche risque d'être longue…

Vient alors au tour de la principale intéressée. Accrochée à ses notes, la jeune élue politique a parlé de sa "vision" pour Nîmes : "le destin de Nîmes ne peut pas être celui de Béziers (…) Il faut une ville solidaire, un nouveau mode de gouvernance à l'écoute des citoyens et une équipe municipale unie". S'autorisant régulièrement des digressions, Françoise Dumas s'est arrêtée sur "l'enjeu des municipales" : "c'est le bilan d'un bonhomme que l'on doit juger. Et on ne doit pas faire de ces municipales une élection nationale". La peur que l'impopularité gouvernementale ne nuise à sa candidature ?

Insistant sur sa personne, l'oratrice a lancé aux militants : "je suis prête ! (…) On a toujours affirmé que le pouvoir féminin s'exerçait autrement sans que l'on puisse définir cette autrement (…) Je me sens légitime et j'aspire au pouvoir ! Au pouvoir de faire pour cette ville". De quoi susciter les applaudissements fournis du public, envouté par la musique électro et leur candidate qui s'est laissée tenter par quelques petits pas de danse. Certains regretteraient même que ce virage dans la campagne électorale socialiste n'ait pas été pris avant…

Coralie Mollaret