Faute d'une union à gauche entre le maire sortant Philippe Roux et l'ancien maire socialiste Jean Sirvin, le candidat UDI Jean-Charles Bénézet, en tête de la course au premier tour avec 40,15% des voix, pourrait bien s'asseoir dans le fauteuil de maire dimanche prochain.

Depuis des décennies, Saint-Christol-lès-Alès est gérée par la gauche. Après le socialiste Jean Sirvin - maire de 1983 à 2008 - c'est Philippe Roux, avec une liste divers gauche, qui avait repris les affaires de la ville. Au premier tour de ces élections municipales, le premier a obtenu un score de 25,7% et le second, maire sortant, a recueilli 34,14%. Jean-Charles Bénézet, candidat UDI pour la liste "Union pour le Renouveau" est ainsi en tête de la course. Sans le vouloir, ses adversaires lui facilite la tâche en ne faisant pas alliance lors du second tour.

"Nous n'avons eu aucun contact avec le maire sortant et sa liste" commente Jean Sirvin, qui a décidé de maintenir sa candidature. "Ce n'était pas à nous d'appeler, estime t-il, même si nous étions prêts à faire l'union". Aujourd'hui, l'ancien maire socialiste espère "obtenir des postes d'élus car c'est un peu utopique d'inverser la tendance. Le maire sortant a suivi une tactique suicidaire".

Philippe Roux, de son côté, est bien conscient "qu'une seule liste de gauche aurait été la meilleure solution pour battre la droite". Mais lui aussi attendait que Jean Sirvin se manifeste. "Il y a un an, je lui avais fait une proposition de liste commune qui est restée sans réponse" indique le maire sortant. "Le maintien de sa liste complique forcément les choses et peut avoir pour conséquences que Saint-Christol passe à droite". Philippe Roux profite donc des quelques jours qu'il lui reste pour "expliquer aux Saint-Christolens ce qui va leur arriver" s'ils votent pour Jean-Charles Bénézet. Le candidat à sa réélection organise vendredi à 18h30 un meeting à la Maison pour tous avec notamment le soutien de Jean-Michel Suau, ex-candidat du Front de gauche à Alès.

Jean-Charles Bénézet, quant à lui, paraît bien plus serein que ces adversaires. Tranquillement, il poursuit lui aussi sa campagne, dans une lancée qui lui a été favorable jusqu'à présent. "Je suis content d'avoir eu ce score. C'est le signe que les gens ont été très déçus de la gestion municipale" commente t-il. Sur une éventuelle alliance entre les deux listes de gauche, le candidat de l'UDI n'est pas étonné que cette possibilité n'ait pas aboutie. "Connaissant les personnalités respectives, un rapprochement semblait difficile... Pour ma part, j'y ai pas vraiment cru" confie t-il. Cependant, il croit à son élection dimanche prochain, même si rien n'est encore joué...

Elodie Boschet