Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 01.05.2014 - eloise-levesque - 3 min  - vu 158 fois

ELECTIONS EUROPÉENNES. A Alès, Jean-Luc Mélenchon appelle les socialistes à voter pour "la gauche qui rassemble"

Jean-Luc Mélenchon hier soir à Alès. DR/EL

Plus de 350 personnes ont répondu présent hier soir à Alès, pour assister au meeting de Jean-Luc Mélenchon, candidat Front de Gauche pour la circonscription Sud-Ouest aux élections européennes qui auront lieu le 25 mai. Le député sortant n'a pas vendu un programme, mais une personnalité et des valeurs.

La Maison du peuple du quartier Tamaris a peine à contenir tous les curieux - encartés ou non -, venus écouter le meeting de Jean-Luc Mélenchon, qui se présente une nouvelle fois comme député européen le 25 mai prochain. Les 250 personnes présentes dans la salle doivent serrer leur sièges au plus près pour permettre à la centaine de militants qui attendent dehors de se frayer un chemin dans la salle.

Devant le Parti communiste français, le Parti de Gauche et le mouvement ensemble, pendant plus d'une heure et demi, le candidat Front de Gauche n'a de cesse de clamer avec divers exemples et démonstrations parfois alambiquées, que le revenu du capital et la politique actuelle menée par le gouvernement socialiste, sont les causes des maux dont souffre la France. "Pourquoi Alstom est malade? Pas à cause du coût du travail, mais à cause du coût du capital. Les actionnaires privés n’ont cessé de siphonner la trésorerie de l’entreprise plutôt que de lui fournir les fonds propres nécessaires à ses investissements. Ainsi dès son arrivée sur les marchés financiers en 1999, Alstom a été plombée par ses anciens propriétaires, Alcatel et GEC qui ont prélevé sur elle un dividende de 5 milliards", explique-t-il avec toute la verve qui le caractérise, tout en taclant ses adversaires politiques sur leur politique d'austérité. "La faiblesse du carnet de commandes résulte directement des choix de l’Europe en faveur de l’austérité, de l’euro fort et de la libéralisation du marché de l’énergie. Tout ce que nous avons dénoncé sans relâche. Les plans d’austérité ont fait chuter les commandes publiques de trains, tramways et bus fabriqués par Alstom. Ils ont aussi ralenti les plans d’équipements en énergies renouvelables, et en particulier les installations de parcs éoliens et hydroliens".

Entre deux réquisitoires, Jean-Luc Mélenchon ne manque pas de se moquer de François Hollande, qu'il imite naturellement pour amuser son public, venu presque en disciple écouter son maître à penser. Même punition pour Marine Le Pen : "Quand le yéti se met en marche, c'est impressionnant! ", lance-t-il à propos de la députée européenne FN.

Ses propositions

Même si Jean-Luc Mélenchon se laisse emporter par ses envolées lyriques d'ancien professeur de français, il essaie de ne pas oublier l'Europe, raison de sa présence à Alès hier soir. Son premier mot d'ordre est le refus du traité trans-atlantique entre l'Europe et les Etats-Unis qu'il attaque sur le fond. "En route depuis 1996, personne en a parlé. Il instaure une zone de libre-échange entre l'UE et les USA. Les concessions demandées aux Européens sont nombreuses. Ils exigent la levée des restrictions européennes sur l’importation d’OGM, de volaille traitée avec du chlore et de bétail nourri aux hormones de croissance". Le candidat annonce qu'il fera une proposition de résolution le 22 mai prochain sur les bancs de l'Assemblée Nationale, afin de suspendre ce traité, d'inciter à la transparence des documents qui le concerne, et de mettre fin à l'espionnage des Etats-Unis en France.

La foule chantant l'Internationale et la Marseillaise à la fin du meeting, hier soir. DR/EL

Jean-Luc Mélenchon appelle également à la fabrication massive d'hydroéoliennes qui créeraient selon lui des milliers d'emploi. Enfin, sur la question des travailleurs européens, il rappelle avoir voté contre la révision de la directive le 16 avril dernier. "Le détachement des travailleurs concerne près de 1,5 millions de salariés en Europe. Sans compter les centaines de milliers de travailleurs non déclarés, la France est le 2ème pays d’accueil. La directive actuellement en vigueur est censée assurer un minimum de régulation et de respect des droits du pays d’accueil. Or, les abus de certaines entreprises sont innombrables. Chantier de l’EPR à Flamanville, Carré de Jaude à Clermont-Ferrand, abattoirs Gad en Bretagne ; les exemples ne manquent pas. J'ai voté contre la directive sur le détachement de travailleurs soumise au Parlement européen. Ce texte est un attrape-nigaud. Les libéraux et le PS font semblant de faire quelque chose. En réalité, ils organisent la poursuite de la concurrence déloyale et de la surexploitation des travailleurs détachés".

Le metting se termine par L'Internationale, La Marseillaise et une acclamation des militants qui sont restés très calmes pendant l'intervention de leur leader.

Eloïse Levesque

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