FAIT DU JOUR La troisième École des plantes de France ouvre à Uzès
Paris, Lyon et bientôt Uzès. Seules ces trois villes de France sont pourvues d'une école des plantes. Dès octobre prochain, les passionnés d'herboristerie et de botanique pourront démarrer une formation dans la cité ducale grâce à l'initiative de Florence Amargier, ethnobotaniste et psychanaliste.
Paris, Lyon et bientôt Uzès. Seules ces trois villes de France sont pourvues d'une école des plantes. Dès octobre prochain, les passionnés d'herboristerie et de botanique pourront démarrer une formation dans la cité ducale grâce à l'initiative de Florence Amargier, ethnobotaniste et psychanaliste.
Arrivée à Uzès en 2011, Florence Amargier aura mis deux années à créer son école des plantes, baptisée du nom de Moyse Charas, en hommage au pharmacien, médecin et botaniste uzétien du XVIIe siècle. Elle-même diplômée de l'Ecole des plantes de Paris, cette ethnobotaniste de 61 ans a consacré la majeure partie de sa vie à étudier la botanique et aujourd'hui, le temps est venu pour elle de transmettre son savoir.
« Avec cette école, je veux faire de mes élèves de parfaits petits herboristes », lance t-elle, avec grand enthousiasme. Et le pays de l'Uzège se prête parfaitement à ce type d'étude. « Nous avons ici un patrimoine floristique véritablement exceptionnel, avec un champ d'observation infini », confirme l'ethnobiologiste.
Perpétuer les savoirs traditionnels
Nous avons tous bu un jour une boisson à base de plantes concoctée par notre chère grand-mère pour faire passer un vilain rhume. Ces remèdes-là, « ils tendent à se perdre avec la disparition des anciens », regrette Florence Amargier. Ouvrir une école des plantes, c'est donc le moyen idéal « de préserver ces savoirs et de les restituer aux enfants et aux petits-enfants », explique l'ethnobotaniste. Et de poursuivre : « Les élèves devront donc être capable de reconnaître les plantes médicinales dans la nature et de les utiliser pour soigner plein de petites pathologies, sans passer par l'herboristerie ou l'officine ».
Deux ans de formation payante - 810 euros par an - sont nécessaires pour acquérir ces connaissances, à raison de deux samedi par mois, d'octobre à mai. La première année sera consacrée à l'étude des grandes familles de plantes et à l'apprentissage de la botanique et de l'herboristerie. « Nous étudierons les clés d'identifiction de la plante pour que chacun puisse y mettre un nom dessus », explique la fondatrice de l'école. Les élèves apprendront également à transformer les plantes en une préparation pharmaceutique. La seconde année permettra d'approfondir les notions déjà étudiées et abordera l'étude des huiles essentielles et des épices, leur histoire à travers les âges et leur utilisation médicinale.
Le pouvoir occulte des plantes
Loin d'être contre la médecine occidentale pratiquée aujourd'hui, Florence Amargier souhaite aussi dans cette formation mettre en évidence « le pouvoir occulte des plantes » dont « la représentation symbolique va avoir un effet sur le corps », comme un placebo. « Elles ont une quintessence qui nous échappe. À effet placebo ou à efficacité thérapeutique, elles sont toujours là, bien réelles, mais auréolées du mystère et des espérances que l'homme leur ont concédé », constate l'ethnobotaniste.
Mais attention, il est indispensable de bien savoir les reconnaître dans la nature, car certaines sont très toxiques. Pour cela, Florence Amargier se chargera de l'apprendre aux intéressés, dès l'automne prochain.
Elodie Boschet
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