Doucement mais sûrement la feria réveille la ville de Nîmes. A midi, les premiers estomacs vides parcourent les allées de l'écusson à la recherche d'un snack ou d'une petite brasserie susceptible de les rassasier. L'esplanade est un coin stratégique : près d'un marché artisanal, les va-et-vient sont nombreux… "Qui veut un peu de sangria", s'égosille joyeusement Sam, le rabatteur du traiteur de la Casa du Chef. Un traiteur spécialisé dans la paëlla, gardiane ou parillada. Des mets délectables qui transportent les festaïres directement au coeur de la péninsule ibérique.

Un pichet à la main, il verse dans un petit recevable cette substance violine qui fait chavirer les coeurs et les esprits. Originaire de Trouille, le quadragénaire attire depuis cinq ans les potentiels clients de la feria nîmoise. "On s'amuse bien ! J'aime rigoler et avoir des contacts avec les gens. Un jour, j'ai vu un couple dont la femme voulait venir manger ici, mais son mari la tirait par le bras pour ne pas qu'elle entre. J'ai alors lancé : 'arrêtez de la tirer, ça fait 20 ans que vous le faite !' ", se remémore Sam. Au-delà de l'aspect tendancieux - pour ne pas dire grivois - de la chose, le rabatteur sait avec qui il peut plaisanter : "Je regarde avant la personne, son expression, pour savoir si je peux déconner". Célibataire, Sam n'est pas contre quelques petites flatteries… En tout bien tout honneur, bien entendu. Bonne feria !

Coralie Mollaret