Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 06.06.2014 - thierry-allard - 3 min  - vu 217 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Les piques fusent au conseil municipal

Le maire de Pont-Saint-Esprit Roger Castillon (au centre) et sa première adjointe Claire Lapeyronie (à sa G) (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le conseil municipal de Pont-Saint-Esprit s’est tenu hier soir à l’hôtel de ville dans une ambiance parfois électrique, la majorité et l’opposition ne se faisant pas de cadeaux.

27 délibérations au programme dans un large spectre de thèmes, du PLU à l’acquisition par la commune de terrains en passant par le remboursement du pneu d’une conductrice ayant abîmé la roue de sa voiture sur un nid de poule.

Si toutes les délibérations ont été adoptées, certes rarement à l’unanimité, l’opposition s’est montrée scrupuleuse, voire pointilleuse, posant des questions sur presque chaque sujet. Dans ce rôle, l’ancien maire Gilbert Baumet, conseiller municipal du groupe « Aimons Pont-Saint-Esprit » a excellé, tout comme les conseillères Christiane Gondard et Carine Fournier.

Le plan local d’urbanisme au cœur du débat

Parmi les délibérations notables, celle arrêtant le PLU (Plan Local d’urbanisme) et ses 5 OAP (Orientations d’Aménagement et de Programmation) qui portent sur l’aménagement, l’habitat, les transports et les déplacements.

Lors de la délibération précédente, Gilbert Baumet avait promis : « ce PLU, on dira ce qu’on en pense. » Plusieurs élus d’opposition s’exprimeront sur le sujet, à commencer par Valère Segal, craignant « de voir apparaître une dent creuse dans le quartier de la Mirandole », ce que le maire Roger Castillon a contredit en parlant de « délimiter et garder des zones naturelles. »

Au tour de Carine Fournier de prendre la parole pour mettre sur la table la station d’épuration « sous dimensionnée », un constat partagé par la première adjointe Claire Lapeyronie : « cette station est sous dimensionnée, si seulement les choses avaient été faites correctement avant… » Gilbert Baumet appréciera.

Revenant au PLU, Carine Fournier s’est alors interrogée si l’opportunité de créer « plusieurs noyaux de commerce ne va pas tuer le centre-ville », inquiétude balayée par Claire Lapeyronie : « les 5 zones sont joignables rapidement à pied ou en vélo », même si la première adjointe reconnaît qu’« aujourd’hui l’urbanisme de la commune n’est pas adapté aux modes de déplacements doux. »

La délibération arrêtant le PLU sera adoptée à la majorité, 4 élus, parmi lesquels Carine Fournier et Gilbert Baumet, ayant voté contre.

Passe d’armes sur l’eau potable

Autre grand sujet abordé, l’eau potable. Outre la station d’épuration sous dimensionnée, la ville n’est alimentée que par deux captages, dont un, trop proche de la RN 86, sera abandonné en septembre 2015. Il faut donc en trouver ailleurs. Le choix s’est porté sur un forage dans le quartier de la Blâche, qui a fait l’objet d’un forage expérimental en 2009, sous la municipalité Baumet.

Lequel a regretté que ceux qui lui ont succédé ont « perdu du temps ». Une critique à laquelle a sèchement répondu Roger Castillon en rappelant que « le problème est connu depuis 1992 », manière de montrer que son équipe municipale n’a pas le monopole de la perte de temps. L’adjoint Jean-Marie Daver a alors taclé Gilbert Baumet sur sa gestion de la ville : « Vous, vous avez pris de l’avance… sur l’endettement de la ville ! »

Dans une ambiance quelque peu électrique, une passe d’armes concernant le contrat de la commune avec Veolia a suivi, mais la délibération a été adoptée à l’unanimité.

Gilbert Baumet, ancien maire de la commune désormais conseiller municipal d'opposition (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« Il reste encore 15,9 millions d’euros de dettes »

Ont ensuite été abordées des questions comptables, faisant apparaître divers excédents sur les comptes administratifs 2013 de l’eau, de l’assainissement et de la commune. « Excédent, un mot très agréable à entendre à Pont-Saint-Esprit » lance Claire Lapeyronie en ouverture, allusion au fort endettement de la commune et à la gestion de la ville par l’ancienne équipe municipale.

Les divers excédents ont engendré des questions de l’élue d’opposition Christine Gondard, réclamant une baisse de la fiscalité car « la mission d’une commune n’est pas de thésauriser sur le dos des contribuables ». Ce à quoi le maire et ses adjoints ont répondu que la ville avait besoin de capacité d’autofinancement pour entreprendre des travaux importants, notamment sur le réseau d’eau potable.

Le maire a également rappelé que la taxe d’habitation et d’enlèvement des ordures ménagères avaient baissé l’année dernière, et qu’il fallait « considérer l’état dans lequel (son équipe a) trouvé la ville. Il faut une gestion très rigoureuse. Il reste encore 15,9 millions d’euros de dettes. »

En toute fin du conseil municipal, Gilbert Baumet a adressé une question orale au maire concernant l’aire de grand passage pour les gens du voyage. Une aire de 150 places qui serait établie à proximité du puits de la Chapelle. Pour l’ancien maire, cette aire est surdimensionnée, la ville devant selon lui n’aménager que « 15 places ». Une « contrevérité » pour Roger Castillon, affirmant que la loi imposait ces 150 places temporaires.

L’ancien maire a également pointé le risque de pollution de l’eau potable qui serait engendré par cette aire, qui a amené Veolia a émettre un avis défavorable. Roger Castillon a répondu qu’il refusait le permis d’aménager pour « ne pas courir le moindre risque de pollution » et que l’aire ne serait aménagée qu’une fois que le captage de la Chapelle serait abandonné, en septembre 2015.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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