Demain, le député gardois proche d'Arnaud Montebourg doit s'entretenir avec le ministre à Paris. Au programme : débriefing et conséquences politiques du dossier Alstom pour l'ex-candidat aux primaires qui vise toujours le fauteuil de l'Elysée. 

Ils ont leurs petites habitudes… Chaque mardi depuis son entrée au gouvernement, le député du Gard et ex-maire de Laudun-l'ardoise prend le TGV direction Paris pour s'entretenir avec Arnaud Montebourg. Le ministre du redressement productif qui reçu une promotion en devenant ministre de l'Economie après le remaniement post-municipales de François Hollande. Cette semaine le menu est chargé : "nous allons débattre du dossier Alstom et de ses conséquences politiques", confie Patrice Prat.

Proche du ministre, il est une sorte de relais dans le Gard : "j'anime son mouvement 'Des idées des rêves' mais aussi d'autres cercles qui à un moment donné se mettront en mouvement". Se mettre en mouvement ? Si dans le Gard on connaissait Jean Denat, supporter du Premier ministre Manuel Valls, Patrice Prat a lui aussi son candidat : "Vous vous rendez bien comptes qu'Arnaud Montebourg n'a pas été candidat à une primaire sans autre ambition que celle de devenir ministre !".

Les "marqueurs" d'Arnaud Montebourg

Homme de la démondialisation*, le ministre de l'aile gauche du PS tranche par sa ligne bien définie… Reste que les moyens lui manquent pour la mettre en oeuvre. "Arnaud Montebourg a des marqueurs forts, des marqueurs que je partage. (...) Il fait preuve de volontarisme politique dans la rénovation de la vie publique mais aussi en matière économique avec le patriotisme économique", soutient Patrice Prat, qui  jusque là n'a pas porté de marinière. Pour le Gardois, le dossier Alstom reflète cette volonté, puisque si General Electric a fait son entrée dans le capital, "Arnaud Montebourg a fait en sorte, avec Manuel Valls, que l'Etat entre lui aussi dans ce capital".

En outre, "Arnaud est un vrai rénovateur : il est pour une VIème République et c'était lui qui était à l'origine des primaires". Des primaires qui ont abouti à la désignation de François Hollande, devenu quelques mois plus tard président de la République. Alors, dans ce climat plus que délétère pour le gouvernement, un scrutin interne serait-il le bienvenue ?  "A ce stade, je ne rentrerai pas dans ce type de polémique qui est prématuré à mon sens mais, qui commence à faire débat", répond sans le faire Partice Prat, à l'instar de son camarade camarguais, Jean Denat.

L'heure est donc à l'aboutissement d'une stratégie. Une stratégie auprès des Français, militants ou sympathisants, pour perdurer dans le paysage politique et, pourquoi pas, obtenir le "graal" en politique : une investiture pour la course aux présidetielles. En octobre prochain Patrice Prat organisera l'université de rentrée d'Arnaud Montebourg à Laudin-l'ardoise, avec l'espoir que son candidat sorte lauréat de cette expérience gouvernementale avant d'envisager un diplôme supérieur.

*Arnaud Montebourg a écrit un livre "Votez pour la Démondialisation", paru en 2011.

Coralie Mollaret