Quand il choisit de se déplacer dans une entreprise, le préfet du Gard Didier Martin a du nez. Celle qu’il a visité hier après-midi est un modèle de réussite, un succès local puisque ce sont deux Gardois, dont le jeune directeur Mikael Bresson, qui sont à l’origine de cet établissement. Phytocontrol, entreprise située au Parc Georges Besse II à Nîmes, est spécialisée dans l’analyse des contaminants de l’agro-alimentaire. Pour faire simple, elle analyse les produits des clients qui le souhaitent. Elle recherche, par exemple, les pesticides dans la nourriture ou si une crème de beauté répond aux normes. Après la remise d’un rapport détaillé et confidentiel à son client, celui-ci décide ou non de modifier son produit. Il n’y est pas obligé même si le rapport révèle de graves manquements.

Dans un bâtiment ultramoderne et très sécurisé, Phytocontrol emploie 70 salariés. L’an dernier, ils étaient 45. Et deux en 2006, lors de la création. Autant dire que cette société ne connaît pas la crise et que les prévisions sont plutôt aux embauches qu’à d’éventuelles restrictions budgétaires ou autres mots dans l’air du temps… « On va essayer de maintenir ce rythme de 25 embauches par an parce qu’on aimerait être les leaders en Europe d’ici quatre ans », confie l’ambitieux directeur qui donne sa chance à tout le monde. « Ici, on a des jeunes du Mas de Mingue qui travaillent super bien. Les jeunes des quartiers représentent 5 à 10% des embauches. On prend à tous les niveaux et on veut avant tout des locaux, des Gardois. Notre projet est aussi humain », explique Mikael Bresson.

En ces temps de crise, le discours de ce jeune directeur paraît presque surréaliste mais il semble faire un bien fou à Richard Liger, le représentant de la Direccte, Philippe Blachère, directeur de Pôle-Emploi dans le Gard et la Lozère et au préfet Didier Martin, peu habitués à entendre de telles paroles en ce moment. Surtout que Mikael Bresson use et abuse - c’est conseillé – des dispositifs mis à sa disposition par Pôle Emploi comme le contrat de génération ou les actions de formation préalable au recrutement. Après une heure et demie de visite, le préfet Didier Martin conclut avec un grand sourire aux lèvres : « Bravo ! Je suis ravi de constater que tous vos désirs d’embauche se concrétisent et que nos dispositifs répondent à vos besoins ».

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com