Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 19.07.2014 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 462 fois

PONT DU GARD Entretien avec Guillaume Sarrouy, concepteur lumière du Pont du Gard

mise en lumière du Pont du Gard par Guillaume Sarraouy (photo yann De Fereins / Pont du Gard)

Du 15 juin au 14 septembre, le Pont du Gard est mis en lumière pour le plus grand bonheur des visiteur. Guillaume Sarrouy, "peintre en lumière", comme il s'amuse à se définir lui-même, s'est livré à Objectif Gard sur cette oeuvre magique qu'il a crée de toute pièce.

OG : De quand date ce projet ?

Pour ma part, cela représente deux ans de préparation en amont. Le projet est à l'initiative de la direction artistique du Pont du Gard. Le concept existait déjà l'an dernier mais je n'étais pas sur le projet. Ils connaissaient mon travail puisque je suis également responsable des lumières lors des Lives au Pont, même si c'est un travail différent, guidé par la musique. Là,on raconte quelque chose tout à fait autre chose.

OG : Vous aviez carte blanche ?

J'avais quelques directives mais oui, j'avais carte blanche. J'ai d'abord fait quelques propositions avant que nous validions des types d'images ensemble. Ce qui est difficile sur ce type d'oeuvre, c'est qu'on se sent un peu seul face une architecture pareil. Mais là aussi, l'équipe artistique du Pont du Gard m'a beaucoup soutenu.

OG : Techniquement, comment met-on en lumière un tel site ?

Il faut savoir que le Pont du Gard est équipé de manière pérenne de projecteurs, puisque d'autres projets similaires ont déjà existé. J'ai donc travaillé avec un matériel existant, fait des re-pointages des projecteurs afin de créer une oeuvre totalement nouvelle. Il y'a un travail considérable en amont, beaucoup d'observation. Et puis, selon la période de l'année, le temps et la température changent totalement les couleurs de l'infrastructure. Il est surtout très important de se détacher de la technique.

OG : Le coût n'a pas été trop conséquent si le matériel était déjà présent.

Tout à fait. C'est une recherche artistique, pas un investissement artistique. Au total, se sont 220 projecteurs qui sont exposés sur le site, et nous travaillons l'éclairage avec de la trichromie à LED.

OG : Que mettez vous en valeur sur le Pont du Gard ?

J'ai cherché une mise en valeur qui ne le déforme pas, ce qui est une autre démarche. Je voulais qu'il apparaisse dans sa totalité, selon les angles des projecteurs pour le montrer sous toutes ses possibilités. Quand on fait de l'éclairage architecturale, c'est le bâtiment lui-même qui propose la lumière. Disons que j'ai effectué un travail de verticalité en reproduisant ce que le soleil propose afin d'inverser ses intentions. On reprend le contre-pied de ce que fait la nature.

OG : Est-ce totalement inédit pour vous ?

Si on oublie les concerts sur le site, c'est une première oui. Mais j'ai plus l'habitude de travailler avec des artistes, des choses en mouvement. Là, j'étais à la merci du Pont, et c'est ce qui m'a intéressé en même temps.

OG : Comment devient-on concepteur lumière ?

il n'y a pas de parcours classique, j'ai une expérience de 15 ans dans le spectacle, le théâtre et l'infographie. Je pense qu'il faut une solide culture de l'image dans toutes ses variances.

Vous pouvez retrouver le travail de Guillaume Sarrouy au Festival Résonance (du 21 au 27 juillet) à Avignon où il fera une projection vidéo au musée Calvet, le 24 juillet. Il continuera la mise en lumière du Pont du Gard cet hiver avec des projections nouvelles.

Baptiste Manzinali

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