Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 25.07.2014 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 563 fois

EN IMMERSION Dans les coulisses du Nîmes Olympique…

Les vestiaires du Nîmes Olympique au centre de formation de La Bastide. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Dans les coulisses du Nîmes Olympique. Salle de repos, en attendant le kiné... Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Nîmes Olympique dans les vestiaires et à travers des yeux féminins ! Loin du décryptage et des commentaires sportifs, ObjectifGard s'est infiltré dans l'entreprise nîmoise… En pleine révolution.

A première vue, la mission est difficile pour une néophyte comme moi. Le foot, c'est plutôt mon copain qui le regarde à la maison. Bon j'avoue, je suis la Coupe du Monde, mais uniquement pour me délecter de la belle plastique des joueurs… Tout le monde a droit à son péché mignon, non ?  Pas facile donc d'aborder le Nîmes Olympique. Un club sexagénaire qui d'Arles à la banlieue montpelliéraine - ennemi pourtant juré des crocos - fait de nombreux adeptes. Appareil photo sous le coude, nous partons à La Bastide, le centre de formation des joueurs.

5 euros pour un pipi

Il est 9 heures, les joueurs sont déjà là, tout comme la chargée de communication du club Sandrine Gazeau qui nous attend devant le bâtiment administratif. Son nom de famille vous dit très certainement quelque chose... Sandrine Gazeau n'est autre que la belle-fille de l'ancien président de Nîmes Olympique Jean-Louis Gazeau, qui a pris sa retraite en avril dernier avant de passer le flambeau à l'homme d'affaire et ancien président d'Arles Avignon Jean-Marc Conrad. Souriante, elle est l'une des rares femmes employée par le club et a, au fil des années, succombé à la passion footballistique de sa famille. Cette passion qui vous fera passer un bon week-end en cas de victoire et même une facture salée restée en travers de la gorge... Parole de supporter.

Ponctuel, aucun croco n'est en retard. Si cela avait été le cas, une jolie grille tarifaire accrochée dans les vestiaires annonce la sanction : cinq euros d'amende pour cinq minutes de retard, 10 euros pour dix minutes et même 2 euros pour un pipi dans la douche ! Eurêka ! Voilà ce que je devrais imposer à mon copain pour éviter les odeurs désagréables dans la salle de bain.

Arborant leur maillot rouge et blanc, les voilà partis direction de la pelouse. Les supporters, agglutinés derrière le grillage vert qui délimite les terrains, les guettent. Le visage de l'équipe de l'ère Conrad est très différent : parmi les nombreuses nouvelles recrues, on retrouve le milieu offensif argentin Galván (28 ans), et la starlette de Bastia, l'attaquant Maoulida (35 ans) qui fait déjà chavirer le cœur des supportrices… Quand je vous dis que les femmes s'intéressent au football !  Les crocos sont suivis de près par leur entraineur Josè Pasqualetti. A 57 ans, le Corse au cœur cévenol a succédé en juin à René Marsiglia, visiblement plus sur la même longueur d'onde que Jean-Marc Conrad.

 Pasqualetti, coach et chef d'orchestre

Le coach Josè Pasqualetti donne de sa personne sur le terrain. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Au programme ce matin : tirs au buts, animations offensive et défensive. "Je dis à chaque fois à mes joueurs de prendre une photographie de ce que je leur demande", explique Josè Pasqualetti. Sur le terrain, le coach gesticule comme une puce. "C'est pour qu'ils comprennent bien ce que je leur demande et qu'ils assimilent", sourit le coach. Pour l'ancien entraineur istréen qui a sorti son ancien club de la zone de relégation, une équipe doit avoir trois qualités : "technique, athlétique et offensive".

Après l'entrainement José Pasqualetti s'entraine à son tour. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Sur le terrain, on voit déjà les prouesses de Galvàn, fonçant vers le gardien comme un toro dans l'arène. Des leaders naturels apparaissent "Maoulida est à l'aise. Il a joué au plus haut niveau et je suis émerveillé de le voir s'entrainer. Son expérience à une valeur d'exemple pour les autres", déclare le coach.

Toifilou Maoulida s'impose déjà en leader. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Mais visiblement, ce n'est pas facile pour l'entraineur de prendre en charge une équipe aussi disparate : origine géographique, club, langue et même le salaire... Les différences d'un joueur à l'autre sont nombreuses. Au fur et à mesure de mon immersion, je remarque qu'un club de football, c'est comme une entreprise : les footballeurs sont des salariés entre lesquels la concurrence est plus rude que dans les milieux dits "ordinaires".

Après l'entrainement, place aux étirements. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Ils doivent se vendre, pour changer de club et faire grimper leur salaire. Et pour se faire : il faut jouer. Alors, quand l'entreprise compte 28 salariés pour seulement 11 places et quelques remplaçants par match, il faut faire des choix ! "Ce n'est pas facile, mais j'ai un principe : être honnête. Oui il y a de la concurrence, mais c'est une bonne chose : chacun doit donner le meilleur de lui-même, et il le fera si il sait que le coach est honnête et récompense les efforts", assure José Pasqueletti, qui sait pertinemment que le mois prochain, lors du premier match de la saison de ligue 2 le, les plaintes des agents menaçants de mettre les voiles avec leur joueur seront nombreuses…

Conrad : les moyens de ses ambitions

Jean-Marc Conrad et l'ancien président Jean-Louis Gazeau. (www.nimes-olympique.com/D.R.)

Il y a les joueurs, mais il y a aussi l'équipe administrative. Constituée d'une centaine de personnes, certaines ont vu l'arrivée de Jean-Marc Conrad comme un raz-de-marrée. Avec le pari fou d'amener Nîmes Olympique, relégable il y a encore quelques mois, en ligue 1, ce self-made-made originaire de l'Est a donné un grand coup de pied dans la fourmilière des Costières, loin de la gestion paternaliste de Jean-Louis Gazeau.

"C'est vrai que les choses ont changé, il privilégie les joueurs et moins l'administration", met en avant un des salariés prenant pour exemple les frais de déménagement et les meubles payés par le club. Depuis son bureau, Jean-Marc Conrad  réplique : "je comprends les crispations. Mais vous savez, dans le foot il y a aussi des conventions collectives qui stipulent que le club a le devoir de payer l'installation de ses nouveaux joueurs. (…) Pour le reste, si je ne change rien, les même causes produiront les mêmes effets. Cela fait quatre ans que rien ne change, le club monte et descend". La révolution Conrad est donc enclenchée,  mais gare aux écueils. Les Nîmois y veilleront personnellement.

A suivre prochainement : une vidéo de l'immersion. 

Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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