Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 08.08.2014 - tony-duret - 3 min  - vu 609 fois

EN IMMERSION AVEC… Les gendarmes mobiles du Grau-du-Roi

A gauche, au téléphone, le gendarme Ludovic Jalbert et, au premier plan, le Maréchal des logis chef Loïc Richard. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Nouveau volet de notre série de l’été. Cette semaine, Objectif Gard vous propose un peu d’action en vous invitant à passer une soirée avec les gendarmes mobiles du Grau-du-Roi.

Mercredi 6 août. 21h. Pile à l’heure ! Et avec les embouteillages qu’il y a au Grau-du-Roi, je ne suis pas peu fier de mon coup. Ce mercredi soir, dans le cadre de la série de l’été, j’ai rendez-vous avec les gendarmes mobiles du Grau-du-Roi, ces patrouilles qui viennent renforcer les effectifs de la commune pendant les deux mois d’été. Devant la gendarmerie, deux hommes sortent d’une fourgonnette : le Maréchal des Logis chef, Loïc Richard, 34 ans, et le gendarme Ludovic Jalbert, 30 ans. Les deux hommes s’apprêtent à patrouiller dans les rues bondées de la station balnéaire de 21h à minuit. Ensuite, une autre équipe prendra le relais.

« Vous allez venir avec nous », me lance Loïc, mais avant vous allez enfiler un GPB ». Un quoi ? Devant mon air ahuri, il se reprend : « Un gilet pare balle, question de sécurité ». Aussitôt dit, aussitôt fait. J’endosse donc un gilet pare balle pour la première fois de ma vie : ça serre un peu mais on se sent tout de même un peu plus costaud. Comme si l’on portait une armure. Avec le gilet, je ressemble un peu plus aux deux militaires même s’ils ont quelques armes que je n’ai pas le droit de porter : un taser, une bombe lacrymo, un bâton de protection téléscopique et un pistolet automatique.

La soirée commence par une patrouille en fourgon. Ludovic est au volant et suit la route des Marines tandis que Loïc scrute l’extérieur à l’affut de la moindre situation anormale. Mais ce mercredi, une fois n'est pas coutume, la soirée est calme. Le Maréchal des Logis en profite pour m’en dire un peu plus sur lui : « Notre escadron vient de Longeville-les-Saint-Avold entre Metz et Forbach. Au Grau-du-Roi, nous sommes 16 de cet escadron. Nous sommes arrivés lundi 4 août et on repart le 31 août ». Quand je l’interroge sur son métier et les nombreux déplacements qu’il occasionne, Loïc explique : « J’ai choisi d’être gendarme mobile. C’est un métier passionnant parce qu’on ne fait jamais la même chose. Là, on est au Grau-du-Roi, après on partira trois mois en Guyane. En moyenne, on a 220 jours de déplacement par an ». Pas le temps de s’ennuyer !

Soirée festive au camping. Mais les voisins se sont plaints. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Vers 21h30, justement, ça bouge un peu. Grâce à l’excellente coopération entre les gendarmes et la police municipale du Grau-du-Roi, Loïc et Ludovic apprennent qu’il y a un tapage dans un camping situé le long de la route qui mène à la plage de l’Espiguette. En cinq minutes, on arrive sur les lieux en renfort des policiers. Comme dans beaucoup de campings, une soirée dansante est organisée ce mercredi. Forcément, ça fait un peu de bruit. Et des voisins, qui vivent à proximité du camping, s’en plaignent. Aurélien, l’un des policiers municipaux et Loïc vont au devant des responsables. Après une courte discussion, les patrons du camping promettent de baisser la musique et d’aller dans une salle insonorisée à partir de 23h. Fin de l’histoire.

En sortant du camping, nouvel appel. Cette fois, un jeune garçon de 14 ans erre dans les rues du Grau-du-Roi. Il s’est arrêté en pleurs chez un pizzaïolo du centre-ville en lui disant que sa famille d’accueil le frappait. Dans un registre différent des responsables du camping, Loïc doit à nouveau faire preuve d’une grande pédagogie. Patiemment, il demande à l’enfant de lui raconter sa journée, tente de démêler le vrai du faux mais surtout cherche la meilleure solution pour le jeune adolescent. Il sera amené à la gendarmerie où sa famille d’accueil sera convoquée.

Les policiers municipaux du Grau-du-Roi travaillent main dans la main avec les gendarmes mobiles. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Pas le temps de traîner. Un peu plus tard, lors d’une patrouille pédestre, on croise la route d’un quinquagénaire qui aborde Loïc en se plaignant : « Ma famille et moi on ne dort plus. Tous les soirs, à côté de la boite de nuit, c’est le bazar de 4h à 6h du matin. Nous, on ne  peut rien faire. Mais si vous passez, ils auront peur de vous ». Loïc promet de signaler l’endroit à ses collègues avant de repartir longer le front de mer à la recherche d’éventuels dealers et consommateurs de drogue.

Voilà ce qu’est le quotidien des gendarmes mobiles. Précisons qu’il s’agit là d’un instantané non exhaustif. La veille, le mardi soir, Loïc et Ludovic sont tombés nez à nez sur un homme ivre qui brandissait une arme. Ce mercredi, je n’ai pas eu l’occasion d’être confronté à une telle rencontre. Et sincèrement, je ne m’en porte pas plus mal. Je remercie donc les habitants et les touristes du Grau-du-Roi d’avoir été sages le temps de mon reportage. Mais je remercie surtout Ludovic et Loïc d’avoir accepté de me faire partager un petit bout de leur vie. Longue route à eux.

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

Tony Duret

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio