ALÈS Inondations : "C'était plus violent qu'en 2002", affirme Max Roustan
Les Alésiens se souvenaient des intempéries de septembre 2002. Les orages qui ont frappé la ville cette nuit resteront également dans les mémoires. Plusieurs milliers de familles ont été touchées.
"On ne s'attendait pas à ça", déclare Max Roustan, le maire d'Alès, à bord d'un quad qui lui permet de se déplacer dans les secteurs sinistrés de la ville. Les quartiers de Tamaris, du Moulinet et de Camont ont été particulièrement touchés par la montée des eaux, vers deux heures du matin. "La digue a cédé et en une heure, tout était inondé. C'était plus violent qu'en 2002", affirme le premier magistrat. L'orage terminé, les habitants sont passés ce matin à l'étape du nettoyage, avec l'aide des sapeurs-pompiers et des équipes de la mairie. Certains ont déjà vécu plusieurs fois cette situation, comme Raymond, qui habite depuis toujours à côté de la place des Forges de Tamaris. "Ça fait quatre fois que je vois ma maison inondée : en 1970, 1976, 2002 et maintenant 2014. Cette nuit, l'eau a atteint 1m80 de hauteur dans mon garage. Tout est noyé ! J'espère que l'on obtiendra le classement en catastrophe naturelle", s'inquiète le septuagénaire, persuadé qu'il vivra encore ce type de phénomène. L'un de ses voisins, René, a lui aussi connu l'épisode de 2002. "Cette fois, c'était pire. Tout a été emporté et mon jardin est détruit", déplore t-il, pendant que les sapeurs-pompiers pompent l'eau accumulée dans sa cave.
Un peu plus loin, dans le quartier de Camond situé au bord du Grabieux, le paysage est complètement transformé. Les routes sont éventrées, des arbres sont couchés et la plupart des maisons sont remplies de boues. Ophélie et Alexandre, deux jeunes propriétaires, n'ont rien entendu des orages de la nuit. "C'est le voisin qui nous a appelé pour nous dire que l'eau montait. Il y en avait déjà jusqu'aux portières des voitures. Du coup, nous n'avons pas eu le temps de sauver nos meubles", regrette le couple. Juste à côté, les poules du voisins n'ont pas survécu à l'arrivée du torrent et gisent sur le sol. Chez Sylvie, une autre habitante de la rue, l'eau a littéralement tout détruit sur son passage : les meubles se sont brisés, le frigo est tombé, l'évier de la cuisine s'est arrachée. "Il ne reste plus rien", résume t-elle, sous le choc. "Nous avons juste eu le temps de sauver les voitures. Et aujourd'hui nous sommes tous dans la même galère", ajoute t-elle.
Ce matin, un appel à la solidarité a été lancé pour venir en aide aux familles sinistrées. En plus du ravitaillement proposé par la municipalité, un point de stockage avec des meubles et des appareils neufs devrait être mis à disposition. Pour l'heure, 4 000 foyers sont encore privés d'électricité.
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