Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 04.10.2014 - tony-duret - 3 min  - vu 220 fois

NÎMES Conseil municipal houleux : Fournier chahuté, Fournier conspué mais Fournier déterminé

Les manifestants aux portes du conseil municipal. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Dès 7h30, sur la place de la mairie, il était facile de prévoir que ce conseil municipal nîmois du samedi 4 octobre ne serait pas comme les autres. Devant la mairie, une centaine de parents d’élèves font le pied de grue, pancartes à la main, pour interpeller le maire sur la suppression des subventions du centre communal d’actions sociales (CCAS). Tous s’indignent de cette mesure et de la manière dont elle a été passée : « C’est injuste et discriminatoire, s’indigne un père de famille. On a demandé un rendez-vous à M. Fournier mais il fait la sourde oreille. Son adjointe, Mme Barbusse, nous mène en bateau. On nous a mis devant le fait accompli trois semaines après la rentrée ». Alors, ce père de famille comme beaucoup d’autres vont gravir les quelques marches de la mairie pour se rendre au conseil municipal, une séance publique à laquelle tout un chacun est autorisé à assister.

« Scandaleux ! »

Après avoir rendu un hommage à l’ancien président de Région Christian Bourquin décédé le 26 août dernier, après avoir fait observer une minute de silence (la seule minute de silence de ce début de matinée) en mémoire d’Hervé Gourdel, Jean-Paul Fournier passe à l’ordre du jour faisant fi des manifestants arrêtés aux portes de la salle. Mais quelques minutes plus tard, Jean-Paul Fournier revient finalement sur le sujet : « Je vais aborder les cantines scolaires mais ce sera sans débat, prévient-il. La ville de Nîmes va bien au-delà de ce qu’elle devrait faire. Je rappelle que les financements sont passés de 936 000€ en 2001 à 1,9 millions € en 2014 ».  A mesure que la maire de Nîmes continue sa lecture, les sifflets montent dans le public. Un homme crie : « c’est faux ! ». Une femme ajoute : « scandaleux ! ». Ce n’est que l’échauffement.

Excédés, les élus FN quittent la salle. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Le groupe FN applaudit par les parents d’élèves !

Invité par Jean-Paul Fournier à aborder les sujets d’éducation, Jacky Raymond (UDI) ouvre une parenthèse sur un autre sujet épineux : le renvoi de Jean-Marc Soulas de son poste d’adjoint aux festivités : « Il est aujourd’hui absent et très affecté par votre décision, fait savoir Jacky Raymond. Notre groupe est solidaire et nous tenons à souligner son travail remarquable ». Fournier fait la moue. Raymond poursuit : « Le groupe UDI vous renouvelle son désir que vous réintégriez  notre collègue et ami ». Sans prendre la peine de répondre, Jean-Paul Fournier passe à la suite.

Alors que deux décisions seulement ont été votées dans une cacophonie générale, la troisième, qui porte sur l’attribution de subvention aux associations, fait réagir Yoann Gillet, conseiller municipal FN. Il demande la parole et tente d’évoquer l’insécurité à Nîmes mais le sénateur-maire le coupe : « On s’en tient à l’ordre du jour ». Réponse de Gillet : « On ne demande une suspension de séance comme on en a le droit ». Demande refusée. Les élus FN, qui ont bravé Jean-Paul Fournier, quittent la salle sous les applaudissements des manifestants !

Les braillards en question. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Jean-Paul Fournier : « Les braillards, je ne veux pas les voir ! »

Le départ du FN ne va pas pour autant calmer l’assistance. Les sifflets fusent. Des chants jaillissent : « Les parents en colère, les parents en colère… ». Sylvette Fayet (Front de gauche) annonce que les portes de la mairie ont été fermées pour interdire l’accès à d’autres manifestants. Les sifflets redoublent. Jean-Paul Fournier cède et fait rouvrir les portes. Le conseil municipal est au point mort. Les manifestants s’adressent désormais directement au maire : « On veut un rendez-vous, après on s’en ira », assure un parent d’élèves. « Je n’ai pas l’habitude de céder à la pression, répond Fournier. Je vous ai dit que vous auriez un rendez-vous, vous l’aurez, mais je n’ai pas mon agenda sur moi ! ». Avec humour, les manifestants réagissent : « Son agenda, son agenda, son agenda ! ». Excédé, Jean-Paul Fournier impose une suspension de séance d’une heure et s’adresse une dernière fois aux manifestants, le visage rouge : « Je ne vous recevrai pas ! Les braillards, je ne veux pas les voir ! ». Et de filer dans son bureau. Quelle ambiance !

Tony Duret

tony.duret@objectifgard.com

Tony Duret

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