Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 06.10.2014 - elodie-boschet - 4 min  - vu 1080 fois

FAIT DU JOUR Ces Parisiens qui ont quitté la capitale pour Alès

Mickaël, 27 ans, porteur de projet.

Mickaël, Catherine et Benjamin sont installés à Alès depuis plus ou moins longtemps.

Ils ont vécu de longues années à Paris avant de tout envoyer valser pour s'installer à Alès. Le soleil, la qualité de vie, la proximité avec la nature : les avantages d'une vie en Cévennes sont multiples et les Parisiens qui y ont goûté ne quitteraient pour rien au monde l'ancienne cité minière, malgré ses écueils. Rencontres.

Mickaël, 27 ans, porteur de projet

« Je suis arrivé il y a quelques mois à Alès et je ne regrette absolument pas mon choix. À Paris, je vivais au rythme du "métro boulot dodo", j'avais jusqu'à une heure de transport par jour et nous vivions avec ma copine dans une petite chambre chez l'habitant. Après un voyage en Nouvelle-Zélande, nous avons eu envie de rejoindre sa sœur qui vit à Alès pour créer notre entreprise ensemble. Nous voulons proposer aux habitants un nouveau service pour valoriser le territoire et aider les citoyens à augmenter leur pouvoir d'achat. Ici, le contact humain est meilleur, même si c'est un peu difficile de s'intégrer lorsque l'on arrive. Nous avons eu l'impression qu'il n'y avait pas de jeunesse alésienne... En fait elle existe, c'est juste qu'elle est bien cachée ! »

Catherine, 50 ans, vendeuse dans un bureau de tabac

Catherine, 50 ans, vendeuse dans un bureau de tabac.

« Je suis née à Paris, dans le 10e arrondissement, et j'y ai vécu 18 ans de ma vie. J'étais ingénieur du son dans une boîte privée et j'en avais assez de courir après le travail. Je voulais partir et me mettre à mon compte. Du coup, avec une amie parisienne originaire d'Alès, nous avons décidé de reprendre une maison de la presse qui était en vente ici, il y a presque 10 ans. Je savais que je serai moins payée en choisissant cette vie là mais j'avais besoin de prendre soin de moi, de profiter du soleil et d'avoir la possibilité d'aller me balader dans la nature sans faire beaucoup de kilomètres. En 2009, nous avons du fermer notre commerce et je me suis retrouvée cinq ans au chômage. Mais il était hors de question que je retourne à Paris. Je n'envisageais même pas de m'installer sur Nîmes, la ville est trop grande pour moi. Alès, c'est un gros village où il est facile de créer du lien, mais avec des gens qui ne sont pas d'ici. En effet, les Cévenols sont particulièrement sur leurs gardes avec les nouvelles venues... »

Benjamin, 42 ans, ostéopathe

Benjamin, 42 ans, ostéopathe

« L'une des raisons principales de mon déménagement dans le Sud, c'est le besoin de soleil ! J'ai vécu à Paris de 13 à 37 ans, j'ai étudié les sciences physiques, enchaîné les petits boulots puis repris des études à 30 ans pour devenir ostéopathe. J'ai exercé quelques temps dans un cabinet parisien puis c'est en contactant une cousine éloignée que j'ai appris qu'une ostéopathe d'Alès cherchait quelqu'un. Je rêvais de quitter Paris donc j'ai pris mon billet de train pour venir et je ne suis plus reparti. Je ne connaissais ni la région, ni les Cévennes, ni ma nouvelle collègue. Ma compagne m'a rejoint, nous nous sommes installés ensemble et nous avons eu une petite fille ici. Professionnellement, c'est beaucoup plus intéressant d'exercer ici, les patients sont adorables. C'était bien plus dur à Paris, car les gens sont complètement amorphes. Ensuite, Alès est une ville qui bouge beaucoup au niveau associatif. Il y a une belle programmation culturelle et la région offre de superbes festivals de musique. Mon seul regret, c'est de ne pas pouvoir voir des films en version originale au cinéma et de voir les boulangeries fermées entre midi et deux ! Concernant les amitiés, elles mettent quelques années à se mettre en place mais j'ai une vision plus positive que ce que je peux entendre sur le caractère des Cévenols ».

Mickaël, 31 ans, maquilleur professionnel

« Je suis un Alésien qui a grandi ici et qui n'attendait qu'une chose : avoir 18 ans pour me barrer ! Chose que j'ai faite pour aller travailler à Paris pendant trois ans, d'abord dans les domaines de la photo, la restauration, puis dans un club privé. Finalement, contre toute attente, le cadre de vie de la ville de mon enfance me manquait. La cadence était très soutenue là-bas et je vivais dans une chambre de bonne de 11 m². Je suis donc revenu en me disant que j'allais me reposer quelques mois - j'avais perdu 10 kg - puis repartir à Paris. Finalement, je n'ai jamais pu quitter une nouvelle fois Alès. J'ai retrouvé des amis, je m'en suis fait d'autres et j'ai trouvé mon équilibre. Lorsque l'on est jeune, on a besoin de mouvement dans sa vie puis en prenant de la maturité, on trouve d'autres façons de s'épanouir. L'avantage de la vie parisienne, c'est qu'il est facile de se faire des copains : lorsque l'on rentre dans un bar seul, on fait forcément des rencontres sympas. À Alès, c'est beaucoup plus compliqué, ça prend beaucoup plus de temps. C'est pourquoi j'aime bien faire une halte à Paris une à deux fois dans l'année, mais pas plus ! »

Propos recueillis par Elodie Boschet

Elodie Boschet

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