MARCOULE Un exercice de sûreté nucléaire à Areva Melox le 16 décembre
Même si les réacteurs y sont à l’arrêt depuis plusieurs années, le site de Marcoule reste encore bien évidemment un site nucléaire.
Un site sensible donc, où les risques sont différents et potentiellement plus élevés que sur un site industriel lambda. Quatre entreprises y gèrent plusieurs installations, parmi lesquelles l’usine Areva Melox, qui fabrique du combustible MOX pour les centrales nucléaires.
Deux scenarii retenus
C’est cette usine qui a été choisie pour subir un exercice de sûreté nucléaire le 16 décembre prochain. Un exercice qui a été présenté hier soir à l’Institut de Chimie Séparative de Marcoule par le préfet Didier Martin, les services de l’Etat et l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) à environ 80 élus gardois et vauclusiens.
L’exercice va concerner les communes situées dans un rayon de 2750 mètres autour du site, soit Codolet et Chusclan, mais aussi toutes les communes situées dans un rayon de 10 kilomètres souhaitant y participer. Le maire de Saint-Etienne-des-Sorts Didier Bonneaud a d’ailleurs indiqué son intention de jouer le jeu.
Deux scenarii ont été retenus pour cet exercice, a indiqué le représentant de l’ASN. Il s’agit d’« un incendie non maitrisé dans certains locaux » et d’une « chute accidentelle d’aéronef. » Des risques « pris en compte dès la conception du site Melox », a expliqué le directeur de Mélox Jean-Marc Ligney avant de rappeler que « l’ASN a approuvé en septembre 2014 le bon niveau de robustesse de l’installation vis à vis des risques. » Jean-Marc Ligney a également indiqué que Melox « effectue une cinquantaine d’exercices de gestion de crise chaque année, dont près de 40 sur le risque incendie. »
Le nouveau Plan Particulier d’Intervention va être testé
Concrètement, l’exercice du mois prochain se déroulera en météo réelle, n’engendrera pas de déploiement massif sur le terrain et la population, qui sera informée de la tenue de l’exercice, ne participera pas*. Nouveauté de cet exercice : une pression médiatique sera simulée sur les différents acteurs par des journalistes professionnels, afin de leur permettre de mieux appréhender la problématique de la communication de crise.
Mais l’objectif principal est de tester le fonctionnement aux niveaux national et local, de l’organisation prévue en cas d’urgence radiologique par tous les acteurs concernés. Le nouveau PPI (Plan Particulier d’Intervention), approuvé par arrêté préfectoral le 14 mai dernier, va être ainsi étrenné et, si tout va bien, validé. Il définit les mesures et les secours qui doivent être mis en place en cas d’accident ou d’incident nucléaire et concerne 25 communes, 18 dans le Gard et 7 sans le Vaucluse, pour une population totale de 99 605 habitants
De la friture sur la ligne à Codolet
L’exercice vise aussi à permettre aux élus participants de rôder leur PCS (Plan Communal de Sauvegarde), qu’ils ont la charge d’appliquer en pareil cas. L’enjeu sera également de vérifier la capacité de tous les protagonistes à communiquer entre eux en situation de crise.
Un point quelque peu sensible pour le maire de Codolet Sébastien Bayart, qui a profité de la séance de questions-réponses pour rappeler que « les téléphones portables passent très mal dans la commune. Il devait y avoir une action de la préfecture, mais rien n’a changé. C’est assez grave de nos jours qu’on n’arrive pas à s’appeler dans un village voisin d’une centrale. »
Le préfet lui a expliqué qu’« une dizaine de courriers ont été envoyés, on compte bien faire aboutir cette demande. » Le premier magistrat a quant à lui indiqué qu’il devait « recevoir SFR demain (aujourd’hui, ndlr). »
En attendant, il faudra sans doute faire sans les téléphones portables pour l’exercice à Codolet. De quoi probablement rajouter une ligne au scénario de l’exercice.
* Une enveloppe contenant une brochure et un magnet aide-mémoire rappelant les consignes à appliquer en cas d’accident sur le site nucléaire de Marcoule va être distribuée début décembre sur les communes concernées par le PPI.
La liste des communes : Chusclan, Codolet, Orsan, Saint-Etienne-des-Sorts, Bagnols-sur-Cèze, Connaux, Laudun-l’Ardoise, Montfaucon, Roquemaure, Sabran, Saint-Alexandre, Saint-Géniès-de-Comolas, Saint-Laurent-des-Arbres, Saint-Nazaire, Saint-Paul-des-Fonts, Saint-Victor-la-Coste, Tresques et Vénéjan pour le Gard ; Caderousse, Mondragon, Mornas, Orange, Piolenc, Uchaux et Sérignan-du-Comtat pour le Vaucluse.
Thierry ALLARD
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