Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 02.12.2014 - eloise-levesque - 2 min  - vu 235 fois

ALÈS "Un obus dans le cœur" secoue les souvenirs d'un fils en colère

Extrait du spectacle "Un obus dans le cœur". DR

Dans le cadre de sa tournée hors les murs, le Cratère accueille à partir de ce soir "Un obus dans le cœur", de Wajdi Mouawad, en tournée depuis déjà un an dans la région. Guillaume Séverac-Schmitz, originaire de Castelnaudary, y interprète un jeune qui revient aux origines de sa colère envers sa mère. Rencontre.

Objectif Gard : Comment avez-vous été amené à travailler avec Wajdi Mouawad, metteur en scène reconnu à l'international ?

Guillaume Séverac-Schmitz : J'ai fait le Conservatoire national supérieur d'art dramatique et j'ai participé à ses cours. Par la suite, il m'a demandé de travailler avec lui en tant que comédien et musicien, puisque je joue de la guitare et du duk-duk. On a ensuite joué à Avignon et partout dans le monde. J'aime sa démarche d'artiste et sa réflexion sur l'ébranlement.

OG : Pourquoi le texte d'"Un obus dans le cœur" vous touche-t-il ?

GSS : Wahab se rend au chevet de sa mère mourante mais il n'éprouve aucune peine. On comprend au fur et à mesure pourquoi. Il revient progressivement aux origines de son ébranlement. La guerre, la mort, la fin de l'enfance à 7 ans, il est déraciné et se cherche. Ce texte se lance comme un couteau. Il interroge la filiation et met des mots sur ce que chacun de nous n'arrive pas exprimer. Tout le monde peut se sentir concerné.

OG : Et vous, vous vous sentez concerné ?

GSS : Quand il est enfant, Wahab dessine le visage de sa mère pour s'en souvenir. Comme s'il pressentait qu'elle allait mourir. C'est ainsi qu'il va devenir peintre. Finalement, dans cette pièce, on se demande d'où vient notre nécessité de devenir artiste. Elle naît d'un endroit très intime, du besoin de se libérer de quelque chose. A travers ce spectacle, je m'interroge aussi.

OG : Vous jouez cette pièce depuis un an uniquement en Languedoc-Roussillon. Est-ce un choix délibéré ? 

GSS : C'est un choix artistique. Nous avons 40 dates de Perpignan à Alès jusqu'à mars prochain. En fait, j'ai un rapport très intime à ce texte et il était important pour moi de le jouer au commencement de ma vie artistique, à savoir ma région. Ça n'avait pas de sens ailleurs.

OG : Finalement, c'est plus Guillaume que Wahab sur scène ?

GSS : Disons qu'il y a peu de filtres entre le personnage et moi. J'aime monter des pièces qui me bouleversent et me ressemblent. Mes soupapes émotives trouvent écho en Wahab. Je pense qu'il faut habiter un texte pour le jouer. C'est en tout cas où j'en suis aujourd'hui.

Propos recueillis par Eloïse Levesque

Les dates

Quissac : Mardi 2 décembre - 20h30 (Foyer communal)

Les Vans : Mercredi 3 décembre - 20h30 (Centre d'Accueil)

St Ambroix : Jeudi 4 décembre - 20h30 (Salle le Tremplin)

Bagnols-sur-Céze : Vendredi 5 décembre - 20h30 (Salle de la Pyramide, centre culturel Léo Lagrange)

Eloïse Levesque

Culture

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio