Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 07.12.2014 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 273 fois

PORTRAIT DU DIMANCHE Stephane Rodillon, l'oeil du metal gardois

Stéphane Rip, photographe et animateur radio sur Raje. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Si les acteurs du milieu associatif nîmois le connaissent sous le nom de Stéphane Rip, ce n'est pas un hasard. Depuis plusieurs années, Stephane est l’œil de la scène musicale nîmoise, dont il grave les plus belles heures dans des clichés aux contrastes bruts.

L’œil, et les oreilles, puisqu'il officie depuis plus d'un an comme animateur de radio sur Raje, et met à l'honneur les artistes locaux de la scène metal, aux côtés des références ultimes du genre. Mais à l'image d'une musique qui porte encore aujourd'hui, les stigmates d'une société figée, Stéphane Rip a bataillé ferme avec les difficultés de la vie. Très jeune, il est contraint de s'assumer seul et se réfugie dans un dernier recours frontal, l'armée. Dans le 27 ème Bataillon des Chasseurs Alpins d'Annecy, Stéphane trouve un moyen alternatif de se confronter à la nature. Mais l'aventure ne durera que six mois. Son désir de découverte l'emmène désormais à Londres, où il s'y installe pendant un an en tant que serveur. "La vie était assez dure là bas, je travaillais beaucoup mais j'en retiens une super expérience." À l'âge de vingt ans, Stéphane rentre finalement à Nîmes après deux ans d'absence et s'activent dans des petits boulots. "VRP pour des cartes de visite, livreur de pizza, barman, plaquiste, j'ai vraiment tout fait pendant cinq ans. Puis j'en ai eu marre, j'arrivais à un âge où tu te questionnes sur toi même. Je voulais tester quelque chose qui me plaisait vraiment." Et comme tout photographe qui débute de nos jours .. Stéphane a dû forcer quelques portes.

"Travailler pour Hard Force, c'était comme jouer dans le club de football de mes rêves"

Stéphane casse sa tirelire et investit dans un petit appareil pour faire ses armes. Il rêve de photographie pour Géo, magazine dédié à la découverte du monde, où dans l'univers musical. C'est la deuxième option qu'il privilégiera, en se tournant vers les endroits alternatifs et les cafés-concerts où il shoote les groupes locaux. "Des amis montaient des groupes, je les suivais pour leurs concerts. Je bossais gratuitement, dans ce milieu on est obligé de passer par là. Grâce à des associations comme Dirty Monkeys, qui m'a permis de faire une première expo-photo, ou Come On People avec qui j'ai pu m'améliorer sur les photos de scènes, j'ai pu gagner en crédibilité et petit à petit, prétendre à de l'argent. Tout travaille mérite salaire." Les groupes de rock nîmois lui font d'abord confiance, Les Waterllillies, Dirty Short Gentleman, Morningtones, avant que des webzines comme Psychopathia Melomania ou Hard Force lui donne la possibilité de passer à l'étape supérieure. "Hard Force, c'est une satisfaction personnelle. J'étais fan de ce magazine quand j'étais plus jeune, je n'aurai jamais imaginé à l'époque faire des photos pour eux. C'était comme jouer dans le club de football de mes rêves." explique Stéphane. Ce webzine lui permettra de prendre contact avec des groupes internationaux, de les suivre dans des concerts dans la région, et de gagner en visibilité.

"À Raje, je retrouve les sensations de la radio d'antan"

Au moment où la salle de Paloma s'ouvre, Stéphane intègre l'émission 33 Tours minute de Mathieu Simar en tant que technicien. Très vite, Mathieu lui propose d'avoir sa propre émission. "Le créneau était libre juste après son émission, et il n'y avait pas de metal sur Raje. Alex, le coordinateur de la radio, était intéressé. Cela fait maintenant un an et demi que mon émission hebdomadaire Distorsion est en place. On a réussi en seulement un an d'existence à être accrédité sur le Hellfest, l'un des plus gros festivals de metal dans le monde. Je pense honnêtement que l'émission a un beau contenu et qu'elle devient respecté dans le milieu." Stéphane y tente le juste équilibre entre groupes locaux, auxquels il donne un coup de pouce en les invitant sur le plateau et en diffusant leurs chansons, et artistes internationaux reconnus mondialement. Parallèlement, il travaille avec la salle de spectacle Paloma et couvre notamment les festivals Marsatac ou le This Is Not A Love Song, et s'ouvre vers une scène musicale plus globale. Mais soyons clair, le métal est sa priorité. Stéphane Rip est un irréductible passionné, capable de s'endormir sur un morceau de Death et de se réveiller totalement serein. Et rien que pour ça, il mérite le respect.

Pour découvrir ses photographies : www.flickr.com/photos/rest_in_pics/

Son émission musicale diffusée sur Raje : www.facebook.com/distorsionsurraje

Baptiste Manzinali

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