En février, l'eurodéputé Franck Proust et l'ancienne Garde des Sceaux Rachida Dati rendront un rapport sur les modalités de la fermeture du camp militaire, promesse de campagne de Barack Obama.

Derrière le bureau de sa nouvelle permanence rue Boissier à Nîmes, Franck Proust subit encore le contrecoup du décalage horaire de son voyage à Guantanamo. Début décembre, une délégation d'eurodéputés - dont l'ancienne Garde des Sceaux Rachida Dati - ont effectué une visite du camp militaire. En février, les parlementaires devront présenter à Strasbourg un rapport sur les modalités de la fermeture du camp, établit en 2002 après les attentants du 11 septembre. Vieille promesse de Barack Obama, le prix Nobel de la Paix a voulu marqué dès son arrivée à la Maison Blanche une rupture avec les pratiques de torture de son prédécesseur.

Aujourd'hui, 142 prisonniers sont encore sous les verrous. "Ils originaires pour la plupart du Moyen-Orient (Yemen) ou d'Algérie… Il n'y a plus de prisonniers français", assure Franck Proust. Sur ces 142, 80 sont détenus sans preuves tangibles pour permettre de les inculper. "Que faire de ces hommes ? C'est la vraie question… Si on en libère certains, il y a un risque qu'ils se vengent après des années passées en prison", assure Franck Proust. Dommages collatéraux de la guerre de George W.Bush, Barack Obama a promulgué fin 2011 une loi qui empêche tout transfert de détenus de Guantanamo sur le sol américain. Les Etats-Unis aspirent donc à ce que d'autres pays les accueillent. C'est le cas de l'Uruguay qui a récemment transféré six prisonniers. Seulement, pour Franck Proust : "les Etats-Unis ne peuvent pas nous dire qu'ils ne veulent pas de prisonniers dangereux et nous demander de les prendre en charge. Nous avons aussi le soucis de sécurité de nos concitoyens".

Casse-tête juridique, moral et politique, la route qui conduira à la fermeture de Guentanamo est encore longue.

Coralie Mollaret

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