Ce matin, le conseil municipal de la ville de Nîmes votait son budget primitif 2015. Front de Gauche, PS et FN pointent les investissements du Musée de la Romanité et un taux d'imposition jugé trop élevé. 

Pour Françoise Dumas, "Ce budget confirme nos craintes sur la fiscalité et l'investissement. M. Fournier avait annoncé une diminution de la fiscalité dès 2014, il ne l'a pas fait, et ne le fera pas en 2015 non plus. Il accuse l’État de diminuer les dotations aux communes, mais avec les coûts de fonctionnement de notre maire et notre président d'agglomération, il est difficile de faire des économies." La députée PS a proposé lors de la séance de ce matin, d'avoir recours au Crowdfunding, une méthode de financement participatif visant les entreprises à se financer entre elles sur des projets à venir. "C'est déjà fait en Rhône-Alpes notamment. Si cela crée de la croissance, on peut associer des entreprises plutôt que faire de l'emprunt." Madame Dumas a également visé l'investissement du Musée de la Romanité, qu'elle juge "hasardeux". Selon elle, "Sur le principe, on ne peut pas être contre. Mais un tel ouvrage doit se positionner dans une politique globale qui donne du sens".

Du côté du FN, Yoann Gillet a également dénoncé le taux d'imposition prévu pour 2015. "M. Fournier avait laissé pensé lors de sa campagne qu'il allait diminuer les impôts pendant son mandat. Maintenant, il dit qu'il le baissera peut-être d'ici 2020." Pour l'élu FN, les investissements devraient être tournés vers d'autres priorités. "Le Musée de la Romanité est trop coûteux, alors qu'il serait nécessaire d'entretenir la voirie à certains endroits par exemple. Il faut faire des choix, on peut supprimer plusieurs centaines d'employés de la ville qui en compte 3 300, alors que paradoxalement on donne des contrats à des sociétés privées."

Lors du conseil municipal, Jean-Paul Fournier a rappelé que les dotations de l’État serait effectivement en baisse de 6,6 %, soit une perte de 4 millions d'euros en 2015 pour la ville. À cela s'ajoute le coût des dernières inondations évalué à 1,7 million d'euros hors coût du personnel. Yvan Lachaud, président de Nîmes Métropole, s'est félicité de l'évolution de l'encours de la dette qui était de 294 millions en mars 2001, et estimait à 210 millions en janvier 2015. Le niveau d'équipement de la ville s'élève à 51 millions d'euros notamment pour le Musée de la Romanité, la rénovations des écoles maternelles et pour la ligne TCSP, dont un emprunt de 15 millions d'euros pour financer cet équipement. Le taux d'endettement par habitant serait à 1 418,47 euros. Concernant le taux d'imposition, la majorité n'exclut pas une diminution d'ici la fin du mandat.

Baptiste Manzinali