Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 16.01.2015 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 170 fois

THÉÂTRE DE NÎMES François Noël "La culture sauvera le monde"

François Noël (Photo Jean-Marie Cornuaille/Objectif Gard)

En plein milieu du festival flamenco (du 11 au 25 janvier) qui se déroule actuellement partout dans la ville, le directeur du théâtre de Nîmes François Noël nous a reçu dans son bureau pour parler de la programmation du théâtre, et inévitablement des récents évènements qui ont bouleversés l'opinion publique. Plus que jamais, la culture doit reprendre sa place dans la société.

Comment s'est déroulée cette première partie de saison ?

François Noël "Très bien, on a fait une ouverture assez gonflée avec Un homme qui dort au Temple de Diane, (représentation à 6h et 21h) et les retours étaient très positifs. Le bar juste à côté a joué le jeu et ouvrait très tôt, les gens s'y retrouvaient après la pièce dans une ambiance très particulière puisque le soleil n'était pas encore levé. Puis tout s'est enchainé avec des moments forts, Platonov, Samedi Détente de Dorothée Munyaneza à l'Odéon, qui traite du génocide du Rwanda. Le discours sur la tolérance et le respect était fort et chargé d'émotion. Cochléa au Périscope aussi était un spectacle très réussi."

Justement, cette collaboration avec l'ensemble des théâtres nîmois, comment elle se fait ?

François Noël "On essaie de travailler en bonne intelligence. On ne peut pas se considérer comme concurrent, il faut créer une émulation et un mouvement du public. Certaines salles correspondent d'avantage à un type de pièce, donc il faut être au service de l’œuvre avant tout."

Vous pensez organiser quelque chose de particulier suite aux récents attentats ?

François Noël "On va y réfléchir, probablement oui. Il ne faut rien lâcher. On a tous été très assommé par ce truc-là. L'ouverture dimanche du Festival Flamenco a été très dure. Nous avions décalé l'ouverture à 17h et les gens sont venus directement après le rassemblement. C'est l'éducation et la culture qui sauveront le monde. On mène beaucoup d'action en faveur des écoles, la maison d'arrêt de Nîmes, les associations d'insertion. Il ne faut pas abandonner tout ça."

Comment réagissez-vous suite aux propos de l'ancien matador André Viard sur son site taurin Tierras Taurinas, "Yo no soy Charlie" ?

François Noël "Je pense que ces prises de position partisanes sont stupides. La tauromachie n'est pas illégale, donc tout est respectable. Prendre parti comme ils l'ont fait je pense que c'était maladroit car d'une certaine manière, ils s'insurgent contre la liberté d'expression de Charlie Hebdo, qui était un journal anti-corrida jusqu'ici."

On est en plein festival flamenco. Quelles représentations attendez-vous avec impatience ?

François Noël "Je pense tout de suite à Israël Galvan qui propose un travail extrêmement beau et léger. Il avait pour habitude de faire référence à la mort, et là il arrive avec une création totalement différente de ce à quoi nous étions habitué. C'est joyeux, très vivant et très flamenco. Je suis impatient de voir la création de Patrice Thibaud également, qui est un comédien d'origine espagnole dont le champ d'investigation est l'humour. Il travaille avec un danseur, Fran Espinosa. Je suis curieux de voir ça. J'ai une affection toute particulière pour les quatre concerts acoustiques que nous proposons pour cette 25ème édition du Festival Flamenco."

On voit qu'il y a une émulation autour du festival puisque pas mal de lieux ont une programmation off.

François Noël "Oui et j'en suis très ravi. Cela signifie que la ville s'empare du festival. Entre les cafés, les restaurants et les lieux culturels, nous avons compté une vingtaine d'initiatives privées."

Le public est au rendez-vous ?

François Noël "Nous étions complet les premiers jours, et je pense que l'on va tourner autour de 90 % jusqu'à la fin. L'offre est plus étendue que les années précédentes mais on est resté dans la même moyenne. Il y a une part de public espagnol, belge, allemand, anglais. La fréquentation touristique augmente de 40 % sur la période, donc cela représente des bonnes retombées économiques d'autant plus que c'est plutôt un mois creux en général."

Baptiste Manzinali

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