Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 23.01.2015 - elodie-boschet - 3 min  - vu 1653 fois

FAIT DU JOUR Le foyer de la miséricorde assure la protection de l'enfance à Alès

Thierry Fay, directeur de l'établissement de la Miséricorde devant un tableau peint par les enfants du foyer. Photo Elodie Boschet/Objectif Gard

Enfants, adolescents et jeunes majeurs confrontés à des problématiques familiales ou sociales sont hébergés au foyer de la miséricorde à Alès. L'établissement, qui existe depuis plus d'un siècle, garantit la protection des enfants sur les plans physiques et psychologiques.

Au 7 quai Boissier de Sauvage à Alès, se dresse le foyer de la miséricorde. Cette maison d'enfants accueille des jeunes âgés de 3 à 21 ans, tous dans des situations personnelles difficiles. Elle a pour vocation de les soutenir et de les accompagner au quotidien, pour les aider à retrouver une vie "normale" et à réintégrer, à terme, le cocon familial parfois devenu un danger.

Près de 2 siècles d'histoire

L’œuvre de la miséricorde ne date pas d'hier dans la capitale cévenole. Déjà présente avant la Révolution française, elle prend de l'ampleur lors de l'épidémie de choléra en 1835. A cette époque, l'établissement gérée par des religieuses prend en charge les malades puis poursuit son action avec la distribution des secours et des soins à domicile pour les indigents. En 1965, il s'oriente vers la protection de l'enfance avec l'obtention de l'habilitation "Maison d'enfants à caractère social". Elle accueille à partir de ce moment-là des enfants en grandes difficultés familiales.

"Au départ, il y avait une cinquantaine d'enfants, note Thierry Fay, directeur du foyer. Au fur et à mesure, l'activité s'est développée avec de plus en plus de jeunes, entraînant le désir de créer un véritable maillage territorial pour être au plus près des gens". Ainsi, l’association s'implante durablement sur trois territoires : Alès, avec plusieurs services d'accueil de jour et de nuit, Saint-Christol-lès-Alès et Saint-Ambroix, avec deux internats de neufs places chacun. Des maîtresses de maison et des veilleurs de nuit s'occupent jour et nuit des enfants, qui pour certains, resteront à la Miséricorde jusqu'à leur majorité et parfois même au-delà.

Une prise en charge globale

Aujourd'hui, 101 personnes bénéficient du dispositif de la Miséricorde. Parmi elle, 32 ont été confiées par la famille ou par un juge des enfants à l'internat, 6 majeurs sont logées dans des studios en ville, 20 utilisent le service d'accueil de jour. Enfin, deux autres mesures sont proposées : le service d'adaptation progressive en milieu naturel, qui permet aux enfants de retourner dormir chez eux tous les soirs sous contrôle d'un éducateur, et l'action éducative renforcée en milieu ouvert, une autre alternative à l'internat. "Avant, on ne se posait pas la question de savoir si l'enfant pouvait retourner en famille. Maintenant, nous travaillons de façon à favoriser ce retour. Mais ça ne veut pas dire pour autant que 100 % des jeunes ré-intègrent le domicile", explique Thierry Fay.

Les difficultés rencontrées par les petits peuvent être très diverses. "Nous sommes face à des problématiques sexualisées, d'addiction, d'insertion sociale, de violence, etc. Lorsque quelqu'un arrive chez nous, nous faisons un état des lieux global de sa santé physique, psychologique mais aussi de sa scolarité", indique le directeur. Et d'ajouter : "Si l'on voit que ça va être compliqué qu'un enfant puisse revivre un jour avec ses parents, nous essayons de le réorienter vers une famille d'accueil". Pour ceux qui restent au foyer, les éducateurs se chargent de les amener à l'école chaque jour, de leur aider à faire leurs devoirs et de leur apprendre les règles de vie. Certains rentrent chez eux le week-end, d'autres non.

Enfin, une fois qu'ils ont pris leur envol et que le suivi s'achève, difficile pour l'association de savoir ce que ces jeunes deviennent. Pour trouver des réponses, l'établissement va tenter de prendre contact avec quelques-uns d'entre eux à l'occasion du 180ème anniversaire de l’œuvre, en juillet prochain. Un questionnaire anonyme leur sera proposé, afin de savoir s'ils vont mieux, 20 ans et même 30 ans après leur passage au foyer.

Elodie Boschet

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