Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 29.01.2015 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 5225 fois

PORTRAIT DU DIMANCHE Chloé, 26 ans, l'étonnante magnétiseuse

Chloé, 26 ans, magnétiseuse. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

À seulement 26 ans, cette jeune magnétiseuse étonne encore ceux qui poussent la porte de son cabinet. "À ma connaissance, je suis la plus jeune dans le département". À l'intérieur, ni autel, ni temple voué à une divinité païenne. Il n'y a pas non plus d'odeur d’encens ni d'ouvrages poussiéreux rédigés en écriture oghamique, mais Chloé pourrait vous soigner, là où d'autres ont échoué.

Tout est d'abord venu de son père qui s'essaye au magnétisme un peu sur le tard, en autodidacte. "Tout le monde possède cette faculté en soi, mais elle est plus exacerbée chez certain. Le tout est de savoir l'utiliser" précise Chloé. Alors qu'il s'exerce seul et apprend les bases de cette pratique, il s'aperçoit que sa fille en serait également dotée et lui fait essayer ce qu'elle appelle des "baguettes de sourcier." "Il me faisait détecter des points d'eau, m’apprenait à soigner ou atténuer des brûlures à travers l'imposition des mains. Lorsque j'étais malade, je pouvais m'auto-guérir". Si elle s'en amuse aujourd'hui, les débuts ont été plus difficiles pour elle. "Cela me faisait peur, je ne comprenais pas ce qui m'arrivait et me posais beaucoup de question car je me sentais différente." Pendant son adolescence, Chloé pratique moins, n'assume qu'à demi-mot ses capacités particulières qui laisse perplexe ses camarades de classe. "Ils prenaient tout ça à la rigolade, se moquaient un peu. Jusqu'au jour où j'ai soigné une brûlure de cigarette à un ami. La douleur et la cicatrice sont parties instantanément."

Chloé passe son bac et s'inscrit dans une école de communication et design à Aix-en-Provence où elle emménage pendant deux ans, tout en continuant à pratiquer dans son entourage sur des petites blessures. Déçue par ses études, elle y mis un terme et enchaine des petits boulots alimentaires ici et là. Vendeuse, caissière, babysitting, saisonnière dans le ramassage de fruits... Ses multiples expériences l'emmènent à travailler dans une maison de retraite où elle découvre le milieu médical. "Cela m'a toujours plu, mais j'étais trop empathique, je ressentais la douleur des gens." Petit à petit, Chloé prend davantage conscience de son pouvoir et propose ses services, se documente sur la médecine douce, la pathologie et les énergies, et voit le magnétisme comme une alternative à la médecine traditionnelle.

Chloé, 26 ans, magnétiseuse. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

"Les gens me prennent pour une voyante"

À tout juste 26 ans, Chloé se lance en auto-entrepreneur, s'installe dans un cabinet à Saint-Gilles, et reçoit ses premiers clients grâce au bouche à oreille. "Ma première cliente est venue me voir car elle faisait des malaises vagaux. Rien ne passait médicalement. En travaillant sur les points d'énergie et la psychologie, cela a fonctionné". Sans remettre la médecine traditionnelle en cause pour autant, Chloé s'interroge sur les méthodes de traitement médicamenteuses qui n'intègrent pas, la plupart du temps, l'aspect psychologique "primordial, car certaines maladies comme les infections cutanées, eczéma, psoriasis, ou zona sont impossible à soigner." Au fil du temps, elle se perfectionne, assiste à des conférences, étudie, et tente de comprendre les mécanismes liés à certains traumatismes physiques ou pathologiques. Depuis quelques années, le magnétisme semble gagner les faveurs de certains professionnels de la médecine, de façon officieuse certes. "Le magnétisme, même si c'est inné, ça se travaille, sinon on n'évolue pas et on se cantonne à soulager des petites brûlures. Ce que je constate, c'est que cette pratique est de plus en plus intégrée au domaine médical."

Un manque de considération propre à la France

De façon anonyme, des médecins lui enverraient des patients qu'ils ne parviendraient pas à traiter eux-même, alors que le code de la médecine publique - article 4127-39 -  l'interdit. Cette méfiance envers le magnétisme varie toutefois d'un pays à l'autre. Si l'Académie de médecine ne le reconnait pas en France, d'autres pays comme l'Allemagne, la Suisse ou l'Italie possèderaient des formations et des diplômes, allant même jusqu'à intégrer des magnétiseurs dans les hôpitaux. Face à l’absence d'encadrement légal où de diplômes reconnus, difficile de faire la différence entre un "charlatan" et un vrai magnétiseur. Pour Chloé, c'est lors de la séance que l'on peut savoir à qui on a à faire :"On ne touche jamais le patient, il ne doit pas y avoir de contact physique. Mes mains sont toujours positionnées à quelques centimètres du patient." Parmi eux, beaucoup atterrissent dans son cabinet en dernier recours, poussent la porte et amorcent par "Votre truc je n'y crois pas". Chloé s'en amuse :"C'est ce genre de patients qui finissent par m'envoyer le plus de monde."

Pour autant, elle admet ne pas pouvoir soigner systématiquement les patients. "Le travail énergétique est aussi important que l'introspection, la prise de conscience de soi. Il faut que la patient soit apte à comprendre tout ça, sans quoi je ne peux rien faire pour lui. On ne soigne pas une personne atteinte d'alcoolisme seulement par la médecine."

Chloé est installée à Saint-Gilles. Pour plus d'informations, vous pouvez la contacter au 06 77 89 46 74.

Baptiste Manzinali

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