Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 03.02.2015 - eloise-levesque - 2 min  - vu 3219 fois

FAIT DU JOUR Le Pastis cévenol de retour courant 2016

Une partie de la nouvelle équipe de la Maison Germain. EL/OG

Cinq ans après sa liquidation, la Maison Germain, née en 1881 à St-Florent-sur-Auzonnet, est fin prête à repartir du bon pied avec une nouvelle gamme, une nouvelle équipe et un pastis fidèle à sa recette d'origine. La production de sirops devrait démarrer en février et celle du pastis courant 2016.

Le Pastis Germain, institution cévenole depuis 1881, a fait les choux gras de la presse pendant plusieurs années. Après plus d'un siècle de production d'alcool et de sirop, en 2002, la maison ferme ses portes une première fois suite des poursuites pour abus de biens sociaux. Reprise en 2005 par Noël Carmona, l'entreprise est placée en redressement judiciaire en 2010 et perd ses droits de douane. Le dirigeant demande alors sa liquidation.

Mais les produits Germain sont reconnus auprès des Cévenols qui le réclament. Noël Carmona ne veut pas s'avouer vaincu. En 2013, son comptable Georges Léglise et l'investisseur marseillais Gérard Bastide  acceptent de racheter la société et de reprendre le flambeau. Noël Carmona sera le directeur commercial de la nouvelle Maison Germain, troisième du nom. "Notre image était écornée. Il fallait repartir du bon pied avec une personne de l'extérieur", assure le nouveau président Georges Léglise.

Un nouveau départ pour une nouvelle image

Après deux échecs consécutifs, la Maison Germain n'a plus le droit à l'erreur. En 2014, afin d'assurer leurs arrières, les entrepreneurs fondent deux sociétés supportant respectivement les marques et le matériel. "Il faut pouvoir se retourner en cas de problème", précise le responsable qui revendique la plus grande transparence grâce à une comptabilité automatisée. Aucun employé de la première entreprise n'est par ailleurs repris.

Côté produit, une nouvelle gamme de sirop de cuisine est créée, de l'oignon à l'olive en passant par la truffe et le piment d’Espelette. La recette du Pastis Germain est quant à elle reprise de l'arrière-petit-fils de son fondateur et 34 plantes sont retrouvées sur 36. "Il est meilleur que celui d'origine", glisse le Marseillais.

Enfin, la vieille usine de St-Florent laisse place à des locaux neufs installés à Rousson sur un espace de 300 m2. Une nouvelle machine de production acquise en Italie sortira 7 000 bouteilles par jour, et une nouvelle maison des liqueurs y verra le jour dans les mois à venir.

Les nouveaux locaux de la Maison Germain à Pont d'Avène. EL/OG

Obtenir les droits de douane pour l'alcool

Reste un obstacle de taille : la douane. Cette dernière réclame à l'entreprise 2 millions d'€ de garantie pour la vente d'alcool. "Nous devons d'abord être capables de vivre sur la production de sirop. Nous espérons nous développer et travailler avec la Chine. Ensuite, quand notre situation sera stable, nous pourrons offrir les garanties nécessaires à la caution douanière. Nous pourrons alors faire du Pastis. Probablement courant 2016", explique Georges Léglise.

La société - qui compte actuellement six salariés - projette de vendre 2 millions de litres par an et d'embaucher une dizaine de personnes d'ici deux ans. Une commande de 300 000 bouteilles a déjà été signée avec une centrale, et de nombreuses négociations sont en cours en France. Début de la production de sirop : d'ici la fin du mois de février.

Eloïse Levesque

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