Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 03.02.2015 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 473 fois

PORTRAIT DU DIMANCHE Miss Glitter Painkiller, danseuse new burlesque

Mathilde Didier, danseuse new burlesque à Paloma le 12 février 2015. Photo Cédric Canezza

Mathilde, alias Miss Glitter Painkiller, est une danseuse new burlesque, mouvement artistique née aux États-Unis dans les années 90. Accompagnée de cinq autres danseuses, elle sera sur la scène de Paloma le 12 février prochain pour un spectacle inédit à Nîmes.

Miss Glitter Painkiller.

Cette parisienne installée à Nîmes depuis bientôt deux ans, devrait surprendre l'audience locale. Son spectacle est un show burlesque encore peu connu du grand public, du moins en dehors des villes cosmopolites. Pourtant, ce genre née aux États-Unis dans les années 90, très codifié, a déjà ses prêtresses et égéries. Dita Von teese, Miss Dirty Martini, ont porté le new burlesque sur le grand écran et contribué à sa renommée grandissante dans la culture populaire. "Tout le monde peut faire du burlesque. C'est de l'érotisme suggéré, on ne montre rien. À la base, cela attire d'avantage un public féminin qui se fantasme sur scène" explique Mathilde. À cheval entre une esthétique fin XIX ème siècle des cabarets parisiens comme ceux du Moulin Rouge ou des Folies Bergère, et une imagerie rock'n'roll nourrie par la célèbre pin-up Betty Page, le burlesque est concurrencé à la fin des années 70 par la légalisation des revues de nu et la banalisation de l'érotisme en général. Le revival musical des années 80 appelé rockabilly ou psychobilly favorisera un regain d'intérêt pour cet univers vintage, immortalisé par la troupe du Velvet Hammer Burlesque qui y intégrera des codes nouveaux. Entre subversivité, féminisme et engagement politique, une nouvelle vague burlesque était née, sans cesse enrichie jusqu'à aujourd'hui par des apports nouveaux.

Des bancs de la Sorbonne aux scènes parisiennes

Alors qu'elle est encore étudiante en lettre à la Sorbonne, Mathilde contribue en tant que journaliste à des magazines spécialisés autour du tatouage, dans la presse people, et travaille comme réalisatrice-enquêtrice dans l'émission Toute une histoire avec Jean-Luc Delarue. "J'ai découvert l'univers du burlesque en interviewant la troupe Kisses Cause Trouble. Cela n'existait pas en France, c'était totalement nouveau". La troupe lui propose de les rejoindre, ce qu'elle accepte. "leur show était assez revendicateur, trash. Cela ne me correspondait pas trop". Elle s'émancipe de son côté et forme, avec une autre danseuse, les Bump n'grind honey's. Les débuts sont difficiles. Elles acceptent un peu tout, sont payées au chapeau dans des lieux pas forcément adaptés. "On ne savait pas se vendre. Avec le temps, on est devenu plus professionnelles" reconnait Mathilde. Ces premières expériences lui permettent aussi d'investir dans des costumes plus onéreux pour alimenter son show.

Affiche promotionnelle de la Glitter Fever à Paloma le 12 février prochain.

"Je n'aime pas le chip"

C'est désormais sous le nom de Miss Glitter Painkiller que Mathilde investira le club de Paloma le 12 février prochain. Avec elle, cinq danseuses qui effectueront deux numéros chacune. "Des strip-teases d'inspirations rétro, mais pas de nu" déclare Mathilde, qui appuie sur la différence primordiale entre le show burlesque, construit de sous-entendus et d'élégances, et le strip-tease. "L'intérêt du spectacle, c'est les étapes, qui sont très codifiées. Chacune avec son style, humour ou glamour, décalé, rock. Le strip-tease est fait pour exciter le public. Nous, tout est suggéré, on ne montre rien". Sur scène, pas de place au hasard. Les numéros sont répétés depuis des années et les costumes sont soigneusement choisis. "Je n'aime pas le chip. Il faut que cela ressemble à quelque chose, le choix de la lingerie fine est très important." Face à un public de tout âge, une majorité de femmes, Miss Glitter Painkiller fait le pari d'importer un genre jusqu'ici absent à Nîmes et qui mérite le coup d’œil. Pour pallier les clichés généralement véhiculés, et faire la différence entre vulgarité et érotisme.

La Glitter Fever, le 12 février 2015 dans le club de Paloma, 20h. Soirée accompagné d'un dj set. Après le show, les danseuses viendront partager un verre avec le public.

Tarifs : entre 11 et 14 euros

Miss Glitter Painkiller donne également des cours d'effeuillage burlesque et des ateliers découvertes avec des petits groupes. Pour plus d'informations : www.facebook.com/MissGlitterPainkiller

site web de Miss Glitter Painkiller : http://missglitterpainkiller.com/

Baptiste Manzinali

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