Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 17.02.2015 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 201 fois

FAIT DU JOUR Nicolas Cadène : un espoir pour le Parti Socialiste du Gard

Nicolas Cadène, membre du bureau PS de la fédération du Gard. Photo : Objectif Gard.

Rapporteur de l'Observatoire de la laïcité, le socialiste nîmois conseille le gouvernement dans sa politique de lutte contre la ségrégation sociale, urbaine et ethnique. Dans le Gard, Nicolas Cadène pourrait être un atout pour la reconstruction du Parti Socialiste gardois profondément divisé. 

Logement sociaux de Pissevin. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Objectif Gard : Quels conseils avez-vous prodigué au gouvernement après les attentats de Paris ?

Nicolas Cadène : Nous avons réagi très vite en remettant dès le 14 janvier un rapport contenant onze préconisations pour la promotion de la laïcité et du vivre ensemble. Il y a par exemple, le recrutement d’aumôniers musulmans annoncé par le Premier ministre, le développement de l’enseignement laïque du fait religieux, la création de postes de chercheurs sur l’islamologie, l’organisation de la journée de la laïcité les 9 décembre de chaque année…

Un point reste à l’étude : la prise en compte de toutes les cultures présentes sur le territoire de la République. Cette question de l’intégration dans le récit national des jeunes Français d’origine des Outre-mer, maghrébine, sub-saharienne, asiatique, est pour nous essentielle et participe évidemment au vivre ensemble, à l’appartenance à la République.

OG : A Nîmes, le "vivre ensemble" est-il plus difficile qu'ailleurs ?

NC : A Nîmes et dans certaines communes du Gard, il y a de la ségrégation et du communautarisme. Ces discriminations peuvent-être sociales : accès à l'emploi très difficile, mais aussi urbaine et ethnique. Il est souvent difficile de se rendre dans ces quartiers, les politiques de transports ne sont pas adaptées pour favoriser les échanges avec le reste de la ville. Cela contribue au communautarisme et aux radicalisations.

OG :  Vous qui conseillez le gouvernement au quotidien, quels conseils donneriez-vous au maire de Nîmes, au président de Nîmes Métropole ou au président du Département ? 

NC : Le maire doit avant tout soutenir le tissu associatif, comme les associations en charge du soutien scolaire qui contribuent à la réussite des élèves. Il faut aussi soutenir le développement du service civique, qui permet le brassage culturel et social des populations. La municipalité, en lien avec les politiques de la ville, doivent notamment relier les quartiers entre eux, éviter leur ‘ghettoïsation’.

OG :  Pour Nîmes Métropole ?

NC : Pour Nîmes Métropole, l'impératif est le développement économique des quartiers populaires. Il faut recréer de l'attractivité. Cela passe, par exemple, par la création d'une salle de spectacle ou la mise en place d'infrastructures sportives combinées à une politique des transports qui favorise les échanges. Il faut faire venir les gens de l'extérieur dans les quartiers afin de permettre de créer du lien entre toute les composantes de la population.

OG :  Pour le conseil départemental ?

NC : Il le fait déjà par sa politique sociale et son soutien à la semaine de la Fraternité. Nous avons d'ailleurs appelé à l’organisation de semaines de la fraternité chaque année et dans chaque département. L'évènement serait à l’initiative des préfectures et des élus locaux et parlementaires. L’organisation se ferait avec chaque COPEC (commission pour la promotion de l’égalité des chances et de la citoyenneté). Les municipalités pourraient également avoir un rôle très important à jouer.

OG : La laïcité semble être un concept complexe et assez flou. Pouvez-vous la définir en quelques mots? 

NC : C'est la liberté de croire, ou de ne pas croire, et la possibilité de l'exprimer sans déranger son voisin. En France, je trouve qu'on se focalise trop souvent sur la visibilité, au lieu de réfléchir sur le comportement. Les règles de droit découlant de la laïcité sont trop souvent méconnues. Nous souhaitons d'ailleurs une multiplication rapide des formations à la laïcité pour les fonctionnaires au niveau local, national et dans le secteur hospitalier.

Le 5 mai, le bureau fédéral du PS gardois s'est transformé en réunion de crise suite au litige qui oppose le premier fédéral Stéphane Tortajada et Bernard Casaurang. Photo : Coralie Mollaret / Objectifgard

OG : Parlons de la politique gardoise... Vous êtes socialiste et nîmois. Jean Denat a présenté ses candidats pour les départementales. Pourquoi ne pas avoir pris part à l’aventure ? 

NC : Je n’ai pas candidaté parce qu’en ce moment mes fonctions au sein de l’Observatoire de la laïcité m’occupent énormément. Avec les derniers évènements qui ont secoué la France en janvier, le gouvernement nous a saisi de plusieurs demandes. Cela me prend beaucoup de temps…

OG: Pourtant, aux municipales vous étiez candidat… 

NC : C’est vrai. Mais après les attentats de Paris, le gouvernement attend beaucoup de nous pour l’aider dans l’application de certaines mesures favorisant le vivre ensemble. Nous sommes une petite structure, notre équipe permanente est réduite à trois membres.

OG : Ex-collaborateur du ministère de l’Agriculture, rapporteur de l’Observatoire de la laïcité… Vous pourriez être l’avenir du PS gardois, seulement on ne vous voit pas souvent… 

NC : Il est vrai que ces dernières semaines j’ai été occupé. Mais je suis souvent à Nîmes, pour des rencontres avec les associations. D’ailleurs j’ai été invité à la demande du préfet du Gard à la COPEC (Commission pour la Promotion de l’Égalité des Chances). Je ne médiatise pas les débats auxquels je participe, mais je travaille et je suis là pour tous ceux qui me le demandent.

OG : Suite au grand congrès du PS de juin, les socialistes gardois seront amenés à désigner un nouveau premier fédéral. Serez-vous candidat ?

NC : A ce jour, la question ne se pose pas. Nous sommes sous tutelle, la fédération est dans une phase de reconstruction.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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