Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 19.03.2015 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 1037 fois

VERS-PONT-DU-GARD Une famille accusée d'un rapt en Serbie

Devant la maison de la famille accusée d'un enlèvement à Belgrade. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Un fait divers sordide est venu perturber le paisible village de Vers-Pont-Du-Gard. Trois de leurs habitants, ont tenté d'enlever une enfant des bras de sa mère, en pleine rue de Belgrade en Serbie. Arrêtés, ils risquent jusqu'à 15 ans de prison.

Hier après-midi, c'est encore l'étonnement à Vers-Pont-Du-Gard. Comment cette famille a t-elle pu commettre un acte aussi irréfléchi ? Leur histoire familiale, beaucoup la connaisse dans ce village au 1 800 habitants, "1,5 million l'été" plaisante le maire Olivier Sauzet. Séparation, dispute pour la garde de l'enfant, la mère conteste la paternité, procès. La procédure implique qu'un test génétique soit fait pour enlever tout soupçon. Dans un égarement intellectuel étonnant, la mère, Emmeline, âgée de 26 ans, décide à l'aide ses parents, de partir en Serbie pour kidnapper un enfant et lui faire passer les tests afin de contester l'affiliation du père.

Les faits. Vendredi en début d'après-midi, Emmeline attend avec sa mère Alexia âgée de 48 ans dans une BMW grise, dans une rue de Vozdovac à Belgrade. Le père, lui, s'approche d'une mère qui tient sa fillette de deux ans dans les bras, la bouscule et s'empare de l'enfant. Les trois complices prennent la fuite et se font rattrapés peu avant la frontière. Aujourd'hui en détention provisoire de 30 jours, ils risquent une peine de 15 ans de prison. En Serbie, si les enlèvements par des réseaux de prostitution et de trafic d'organes sont courants, ils constituent un délit très grave. La famille gardoise, dont l'amateurisme a permis aux autorités locales de les intercepter rapidement, risque de servir d'exemple.

Le maire de Vers-Pont-Du-Gard, Olivier Sauzet, a rencontré la famille à plusieurs reprises. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Ce que l'on sait sur cette famille. Le père (50 ans) est chauffeur routier, la mère (48 ans) est assistante maternelle. Cette dernière aurait perdu son agrément il y a peu de temps. Ensemble, ils ont trois filles dont Emmeline (26 ans), qui vivait chez ses parents à Vers-Pont-Du-Gard. Selon une voisine, "Il y a avait des tensions, on entendait crier toute la journée mais ce n'était pas inquiétant." Si rien ne laissait présager qu'un tel acte serait commis, cette voisine reconnait ne pas être étonné par les méthodes approximatives employées par cette famille ; "Que cela soit mal fait, je ne suis pas surprise. Se sont des gens assez brouillons, rien n'est orchestré. Ils ont du s'emballer sans trop réfléchir." 

Dans son bureau, le maire de Vers-Pont-Du-Gard élu en mars dernier, Olivier Sauzet, accuse le coup. Dans cette modeste commune où la proximité avec les administrés est de mise, tout le monde se connait. "J'ai rencontré cette famille pendant les élections lors de ma campagne et pendant les épisodes cévenoles" explique t-il. En septembre dernier, la maison de la famille qui est située légèrement en contre-bas, a été inondée. Le père sollicite alors la mairie. "Ils avaient du raisonnement, ils étaient cohérents." Quelques problèmes de voisinage, une violence verbale, mais "rien qui laissait imaginer un tel acte". Aucun signalement concret en gendarmerie n'auront permis de déterminer au préalable si cette famille était sujet à problème. Dernièrement, une tentative de réconciliation avec le père de l'enfant et la mère, Emmeline, s'était mal passée et avait engendré une action en justice. Pour le maire, l'enlèvement d'une enfant en Serbie pour lui soumettre les tests est incohérent ; "Ce qui est invraisemblable, c'est que si la justice a demandé un test génétique, il devait donc être fait également avec la mère de l'enfant".

Aucun service public n'a contacté la municipalité de Vers-Pont-Du-Gard pour le moment. Seul indication faite par la gendarmerie ; "ne pas communiquer les noms". L'enquête suit son cours en Serbie où une vive émotion de l'opinion publique depuis ce week-end continue d'alimenter les médias nationaux.

Baptiste Manzinali

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