Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 04.05.2015 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 180 fois

NÎMES Patrick Kanner, ministre de la Ville : "Redonner de la dignité aux habitants"

Ce lundi, le ministre de la Ville Patrick Kanner a arpenté le quartier de Pissevin aux cotés de bon nombre de responsables politiques locaux. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Quatre quartiers nîmois* bénéficieront du deuxième programme de rénovation urbaine de l'Etat. En visite ce lundi dans Gard, les ministres de la ville et du Logement ont voulu redonner de l'espoir aux habitants.

"N'ayons pas honte des mots : il y a une situation d'apartheid à Nîmes", a déclaré Patrick Kanner, faisant allusion aux déclarations controversées du Premier ministre, en janvier. En visite ce lundi dans le Gard, le ministre de la Ville, accompagné de son homologue du Logement, Sylvia Pinel, et de la secrétaire d'Etat Myriam El Khomri, a signé une convention de partenariat entre l'ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine) et l'ANAH (Agence Nationale de l'Habitat). L'accord vise à rendre plus cohérent le nouveau programme de rénovation urbaine (ANRU 2014-2024).

Prévu pour début 2016, les chantiers devront reconstruire les logements sociaux mais aussi les copropriétés privées. "Au cours de la première rénovation urbaine, l'ANRU et l'ANAH ont manqué de coordination, de lisibilité et donc d'efficacité. Nous devons tirer les leçons du passé", avoue la secrétaire d'Etat. En 2013, Nîmes Métropole a mis en place un observatoire de la copropriété afin de recenser les bâtiments les plus dégradés construits avant 1965. Pour l'heure 50 logements présentent un indice de fragilité élevés. "Ce qui est difficile avec le logement privé, c'est qu'il faut négocier en permanence avec les propriétaires", reconnait Yvan Lachaud, président de Nîmes Métropole.

Les collectivités locales devront définir un projet 

36 030 Nîmois, soit 25% de la population, sont concernés par l'ANRU II. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

"Lorsque l'on veut rénover un quartier, il n'y a pas que les bâtiments publics. Les enjeux immobiliers et commerciaux redonneront vie au quartier et, permettront de réussir ce projet urbain", a martelé la directrice de l'ANRU. Sous le regard attentif des nombreux responsables politiques présents (sénateur-maire de Nîmes, députés du Gard, président de Nîmes Métropole, du Département…), les services de l'Etat ont répété : "Nous ne sommes que les financeurs. Ce sont aux collectivités locales de mettre en route un projet". Concrètement, la ville de Nîmes sera en charge d'élaborer les projets avant de les transmettre à l'agglomération qui les portera devant l'Etat.

Chaque quartier bénéficiera de 20 millions d'euros de crédits ANRU. Cette mise de départ sera abondée par d'autres partenaires tels que le Département, la ville de Nîmes ou l'agglomération. Pour l'ANRU I, à l'échelle nationale, l'Etat a mis 5 milliards d'euros sur la table pour la rénovation de 400 quartiers, ce qui in fine a permis de lever 20 milliards d'euros.

Au prochain conseil municipal, Nîmes va mettre en place les conseils de quartiers. Six de ces membres sont voués à participer au comité de pilotage pour l'ANRU. Photo : C.M/Objectif Gard.

En décembre, un comité de pilotage a été mis en place pour suivre les grands chantiers de la rénovation urbaine. Patrick Kanner a rappelé l'importance de l'implication des habitants des quartiers concernés dans l'élaboration du projet. Alors ce matin, si le ministre de la Ville a reconnu que sa visite était "symbolique", il a toutefois brandi "l'obligation de résultat qui vise à redonner de la dignité aux habitants". Si le sentiment d'injustice, d'abandon ou d'exclusion peut être fort sur ces territoires, "les conséquences de ces ressentis dépassent ces quartiers en rupture, puisqu'elles s'attaquent aux fondements de notre société, de notre République", soutient Patrick Kanner qui espère que sa visite sera de bonne augure.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

* Quatre quartiers nîmois (Chemin-Bas - Mas de Mingue - Pissevin - Valdegour…) et deux alésiens (Prés-Saint Jean - Les Cévennes). 

Coralie Mollaret

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