Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 08.05.2015 - coralie-mollaret - 6 min  - vu 570 fois

TROIS ANS DE HOLLANDE Les réactions de vos responsables politiques

Le président François Hollande. Photo : Droits Réservés.

Hollande, l'an III. A chaque anniversaire, il est de bon ton de faire le bilan de l'année écoulée. Une mise en relief des réussites, mais aussi des échecs. Interrogés sur la question, les responsables politiques du Gard ne sont, dans l'ensemble, pas très enthousiastes. Tous brandissent avec force le manque de résultats en terme d'emploi… En coulisse, certains de ses détracteurs lui reconnaissent toutefois l'audace de s'être attaqué à des grands chantiers tels que la réforme territoriale ou la mise en place des dispositifs d'allégements fiscaux pour les entreprises.

François Hollande a fait un pari risqué en conditionnant la reprise économique à sa candidature pour 2017. Après deux échecs successifs en la matière  - 13,7 % de chômage dans le Gard en 2014 -, le chef de l'Etat qui dit percevoir les signes d'une reprise croise les doigts pour que la courbe du chômage s'inverse d'ici 2016. Cette année sera donc déterminante pour l'avenir politique du socialiste.

trait noir

Le sénateur-maire UMP de Nîmes Jean-Paul Fournier. Photo : Jean-Marie Cornuaille / Objectif Gard.

Le sénateur-maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier : "Je suis scandalisé par l'amateurisme de ce gouvernement. Par exemple, la loi NOTRe, toujours pas votée, revient au Sénat le mois prochain. Cela signifie que les conseillers départementaux ne connaissent toujours pas leurs compétences. Il n'y a eu aucune concertation, ni avec les élus locaux, ni avec les parlementaires sur le s des régions faite dans la précipitation ; pas d'inversion de la courbe du chômage, bien au contraire… Et je ne parle pas de notre image à l'international qui s'est dégradée. Bref, si je devais résumer, je dirais que ce sont trois années perdues pour la France".

Richard Tibérino, adjoint au maire délégué à la sécurité, conseiller départemental et secrétaire départemental adjoint de la fédération UMP du Gard. Photo : Objectif Gard.

Richard Tibérino, secrétaire départemental adjoint de la fédération UMP du Gard :  "Écoutez, j'ai un respect profond pour la fonction. D'habitude, je n'apprécie pas les parodies ou caricatures du chef de l’État, mais là, il y a vraiment matière ! François Hollande n'a aucune tenue, toujours la cravate à l'envers, la chemise qui dépasse de ses costumes… Sur le fond, il a menti aux Français : la courbe du chômage ne s'est pas inversée, et la reprise, elle, n'est pas pour maintenant. Quand je vois qu'en Angleterre ils prévoient 3,5% de croissance contre 1% en France… Tout repart partout, sauf chez nous !".

L'eurodéputé et premier adjoint UMP à la ville de Nîmes, Franck Proust, élu en 2009. Photo DR/

Franck Proust, euro-député et premier adjoint à la ville de Nîmes : "On arrive pas à 26% d'opinions favorables par hasard... Son quinquennat est un échec. Il bat les records de promesses ratées, il ne reste plus rien de ses 60 engagements. Sur le plan international, je le vois tous les jours au Parlement européen, la voix de la France est bafouée. Sur le plan national, les charges sur les ménages et entreprises ont explosé. Quant à la réforme du collège, vous vous rendez compte ?! On veut rendre facultatif l'enseignement des Lumières, réduire l'enseignement du latin et supprimer les classes bilangues ! C'est une attaque à l'un des fondamentaux de la République puisque l'école forme les citoyens de demain".

Yoann Gillet, secrétaire départemental du Front National. Photo : Eloïse Levesque / Objectif Gard.

Yoann Gillet, responsable du Front National dans le Gard : "Il s'est tellement rien passé que je ne sais pas quoi dire ! Hollande s'est décrédibilisé aussi bien sur le plan national qu'international, notamment lorsque la France a refusé de livrer les rafales à la Russie. Et puis, la courbe du chômage ne s'est pas inversée, en matière de justice Madame Taubira est une femme nuisible… (…) Concernant le Mariage Pour Tous, on ne fait pas de la politique avec des symboles. Je suis impatient d'entendre ce que va dire la députée Dumas…"

La députée Françoise Dumas aux cotés de Manuel Valls.

La députée PS Françoise Dumas : "Depuis trois ans, la France se réforme, se transforme. Je mesure l'impatience de certains et les jeux politiques des autres... Nos 60 engagements sont entrepris et, de bonnes choses ont déjà été faites comme l'ANRU. La visite de lundi nous l'a encore prouvée, ce ne sont plus des mots, mais de l'argent sonnant et trébuchant pour nos quartiers. Au niveau diplomatique, la France a retrouvé sa place. Regardez la vente de Rafale au Quatar... Nous allons y arriver. Je souhaite que François Hollande se représente en 2017 et, il a fixé comme condition l'inversion de la courbe du chômage. Nous y travaillons".

L'ex-socialiste Alexandre Pissas, premier vice-président du Département. Photo : C.M/Objectif Gard.

Alexandre Pissas, ex-socialiste et premier vice-président du Département du Gard : "Le 6 mai, c'est d'abord mon anniversaire de mariage… C'est un jour heureux. Je connais bien François Hollande et je l'apprécie en tant qu'homme. D'ailleurs, il m'a appelé le soir de ma réélection au Département pour me féliciter. Dans le monde actuel, la politique qu'il conduit est la meilleur qu'un gouvernement de gauche puisse faire. C'est vrai, durant la campagne, il s'est soulevé contre l'oligarchie financière, mais arrivé aux affaires, il s'est rendu compte que ce n'était pas aussi facile à dire qu'à faire. Il n'y a que le peuple qui peut se soulever et aboutir à des résultats. Hollande est un homme très intelligent, je le distingue du PS qui est en décalage complet avec ce qu'il se passe aujourd'hui dans notre société".

Vincent Bouget, secrétaire départemental du PCF du Gard. Photo : Coralie Mollaret / Objecitf Gard.

Vincent  Bouget, secrétaire départemental du PCF 30 : "C'est un anniversaire que l'on a pas envie de fêter tant le sentiment de gâchis, tant l'échec est grand. Hollande, Valls, l'équipe au pouvoir depuis très ans, avec une accélération certaine depuis Valls, ont tué les promesses et les espoirs de changement qui les avaient propulsés en 2012. L'échec est social avec le chômage, l'augmentation de la pauvreté, des inégalités. Il est aussi économique et financier avec une politique qui appauvrit la France, mine l'investissement public. Et il est politique avec de nombreux revers électoraux et la progression de l'abstention et de l'extrême-droite. Il faut maintenant regarder devant et construire sans tarder avec toute la gauche un projet alternatif, en rupture avec cette gauche libérale qui a capitulé devant les intérêts de la finance.  Une gauche qui invente une nouvelle façon de faire la politique, avec les citoyens,  qui construise un projet démocratique, un projet écologiste, un projet qui permette à tous une existence digne et le droit de participer aux décisions communes.... Nous avons besoin de tout le monde et il faut le faire très vite avant que ne se multiplient les expériences terribles à la Robert Ménard".

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Patrick Malavieille, vice-président PCF du Département du Gard. EL/OG

Patrick Malavieille, vice-président du conseil départemental et maire de la Grand'Combe : "Ces trois dernières années ont été difficiles sur le plan économique et social. Les engagements annoncés sur la courbe du chômage n'ont pas été atteints. Le nombre de demandeurs d'emploi devient de plus en plus important. Par exemple, il est impossible de chiffrer les emplois créés via le pacte de responsabilité. Mais le compte n'y ait pas. Pour moi, le gouvernement actuel ne mène pas la politique de gauche que l'on aurait pu espérer lorsque l'on a voté Hollande. Je me souviens de son discours extrêmement enthousiaste au Bourget (le 22 janvier 2012, Ndlr). On ne peut pas dire aujourd'hui que la réussite soit là. Le curseur s'est déplacé plus à droite qu'à gauche. Je reconnais malgré tout ses qualités, notamment sur sa capacité à gérer les attentats de janvier. C'est aussi dans ces situations-là que l'on attend un président de la République. Je souhaite qu'il puisse inverser la tendance dans les deux ans à venir, car si Hollande se casse la gueule, le pays aussi".

Le député EELV Christophe Cavard. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Christophe Cavard, député EELV du Gard : "C'est un bilan en dents de scie. Il y a des choses fortes qui ont été mises en place dès le départ. Il faut se rappeler d'où nous venons... En 2012, nous avons supprimé les dispositifs d'allégements fiscaux pour les plus riches et fiscalisé les dividendes des actionnaires. Il y a eu aussi le Mariage pour tous, une grande réforme tout comme la loi Hamon sur l'économie socialiste et solidaire. Mais il n'y a pas que des bonnes choses. En terme d'emploi le bilan est mauvais : nous n'aurions pas dû alléger les charges des entreprises sans contreparties. Enfin, la loi sur le droit de vote des étrangers n'a jamais été mise en route. Même si le gouvernement n'aura pas les voix nécessaires pour faire adopter cette mesure en changeant la Constitution, c'est une volonté forte de tenir ses promesses. Par ailleurs, il reste deux ans. Je pense que la réussite du quinquennat est possible : nous devrions comme l'Allemagne développer des filières d'avenir autour des énergies renouvelables... Il est encore temps".

Howard Dooley, porte-parole des Jeunes UDI du Gard. Photo :

Howard Dooley, porte-parole des Jeunes UDI du Gard : "Il n'en fait pas assez ! Le chômage ne cesse d'augmenter. Il a pris des mesures de relance en faveur des entreprises qui pourraient être intéressantes, mais elles ne vont pas au bout. On ne met pas de l'argent à disposition en disant aux chef d'entreprise : 'servez-vous'. Il faut cibler des secteurs pour mettre en place une véritable politique de relance… Ce qu'Hollande n'a pas su faire".

Le parti radical de gauche : "la fédération Gardoise du Parti Radical de Gauche salue fraternellement ces 3 années de mandature du Président de la République et de son gouvernement, qui surmontent avec passion et convictions un contexte national et international économiquement très difficile et où l'Europe ne joue guère son rôle. Les partenaires politiques que nous sommes, remarquons sereinement, que la République est entre de bonnes mains. Un bilan positif sur plusieurs propositions que portaient les radicaux lors des primaires : le mariage pour tous, le droit à mourir dans la dignité, la réforme de l'école, le droit au logement que notre Ministre Sylvia Pinel a empoigné à bras le corps et qui aujourd'hui voit son travail et ses propositions récompensés par le secteur du bâtiment. La France doit aller de l'avant. Il nous faut tout mettre en œuvre pour faire baisser le taux de chômage, c'est la première des priorités. Ayons confiance en notre futur.".

Coralie Mollaret

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