AUBORD La goutte d’eau qui fait capoter le bassin de rétention
Celle-là, André Brundu, le maire d’Aubord, ne s’y attendait pas. Contre la ligne à grande vitesse, l’édile avait convenu avec la société Oc’Via qu’elle assurerait la sécurité de sa commune régulièrement victime d’inondations. Mais Oc’Via aurait commis une belle erreur…
Ceux qui ont emprunté la départementale 135, hier en fin de journée, à l’approche d’Aubord, ont certainement constaté d’importants ralentissements et une foule anormalement réunie sur un rond-point à l’entrée de la commune. Les habitants d’Aubord se sont retrouvés pour obtenir un bassin de protection contre les inondations. Un bassin indispensable pour cette commune souvent frappée de plein fouet par de violentes inondations. Hier soir, beaucoup d’habitants avaient encore en tête les terribles épisodes de 2003 et 2005.
Ce bassin de rétention, il était quasiment acquis. Il était le fruit d’une négociation entre le maire d’Aubord, André Brundu, et la société Oc’Via en charge de la ligne à grande vitesse. Le deal était simple : André Brundu laissait à Oc’Via des terrains au prix d’un euro symbolique ainsi que des matériaux. En contrepartie, Oc’Via s’engageait à protéger la commune du cours d’eau menaçant : le Rieu. Problème : « Oc’Via a omis de mentionner 355 000m3 ! Ils ont oublié 1/3 du bassin. C’est une énorme erreur », explique le maire.
Pour respecter ses engagements, Oc’via aurait dû inscrire la totalité de la zone de travaux dans une demande de dérogation. Seulement, les 355 000m3 oubliés ont entraîné un avis défavorable du conseil national de protection de la nature (CNPN). Si la demande avait été complète dès le départ, la CNPN aurait probablement validé le projet. Seul recours aujourd’hui : Ségolène Royal, la ministre de l’Environnement. André Brundu en voit bien un deuxième : « On va se battre. On ira au tribunal mais ils le feront ce bassin. On attend la signature du ministre. Mais notre deuxième combat est de contraindre Oc’Via à le faire. Pour le moment, ils se protègent derrière la décision d’invalidité du projet ».
Hier, André Brundu était soutenu par de nombreux autres élus des villages voisins, également menacés par les inondations : « Il n’y a pas qu’Aubord et ses 2 500 habitants. Au total, c’est 10 000 personnes menacées que ce soit à Vestric, au Cailar, à Aimargues… », conclut le maire.
Tony Duret
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