Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 13.05.2015 - thierry-allard - 2 min  - vu 217 fois

BAGNOLS L’artiste vidéo John Sanborn : « je veux toujours communiquer »

John Sanborn, hier soir à la médiathèque de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« Je ne sais pas quel terme utiliser : vidéaste, artiste vidéo, média artiste ? » A l’interrogation du responsable de la médiathèque de Bagnols Bruno Michel, qui le recevait hier soir, John Sanborn ne répondra pas clairement, sans doute parce que les trois termes sont pertinents.

Car c’est une œuvre protéiforme démarrée il y a bientôt 40 ans que l’artiste américain est venu présenter hier soir dans le cadre du festival Trace(s). Une bonne heure et demie de vidéos réalisées depuis 1978 par celui qui est reconnu comme un pionnier de l’art vidéo.

« Mes centres d’intérêts principaux sont la musique, la danse, et les biographies, comment et qui on est, on vit », expliquera l’artiste en préambule, donnant le sommaire de la projection.

Une projection qui a démarré par d’anciens travaux, pour la plupart venus d’un autre monde, truffés d’effets spéciaux, au montage rythmé. Parmi eux, trois extraits de l’opéra composé avec Robert Ashley entre 1978 et 1983, « Perfect Lives », « sans doute l’œuvre la moins bien construite de ma carrière », reconnaît l’auteur.

Un auteur passionné de danse, et de « tout ce que peuvent exprimer les danseurs avec leurs corps. » Une passion qui transparaît dans toute la série d’œuvres sur la danse de John Sanborn, notamment « Untitled », film très puissant où le danseur Bill T. Jones évoque la vague de morts du SIDA dans les années 80 dont celle du danseur et chorégraphe Arnie Zane, décédé en 1988.

Une œuvre engagée, comme de plus en plus chez l’Américain. Un engagement qu’on retrouve dans « War is just a racket », un texte de Kyle Gann que l’artiste vidéo a mis en images ou encore dans son tout nouveau projet.

Sur une musique entraînante de David Meyer, John Sanborn met la société occidentale devant ses contradictions, montrant les inégalités criantes, la pauvreté et la famine, concluant systématiquement d’un cynique « I don’t care » (littéralement « je m’en fous »), « ma réponse aux problèmes du monde », lance John Sanborn, volontiers provocateur. La vidéo, qui sera présentée au festival italien Foods, se termine sur cette phrase : « si tu veux changer le monde, commence par toi-même. »

« Je pense que la politique de cœur et de la pensée est plus importante que la politique tout court, développera l’artiste. Mais que ce soit drôle ou sérieux, je veux toujours communiquer. »

Vous pouvez découvrir deux installations vidéo de John Sanborn dans le cadre du festival Trace(s) à la Chartreuse de Valbonne jusqu’au 31 mai.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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