Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 27.05.2015 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 162 fois

NÎMES MÉTROPOLE Un conseil communautaire post féria bien agité

Conseil communautaire, ce mardi soir à Nîmes Métropole. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Le rapport de la Chambre régionale des comptes et la démutualisation des services entre la ville de Nîmes et l'agglo ont particulièrement enflammé, hier soir, les élus communautaires, pourtant invités à entériner les comptes administratifs de 2014.

Au lendemain de la féria, l'organisation d'un conseil communautaire peut s'avérer risquée… Hier soir, c'est une assemblée dissipée qui a entériné les 64 rapports, dont une quinzaine concernait uniquement les comptes administratifs 2014 (bilan des recettes et dépenses de la collectivité). Comme à l'accoutumée, le président UDI Yvan Lachaud a démarré la séance par un petit commentaire sur l'actualité. Ces dernières semaines, deux polémiques ont secoué le Colisée : l'ire de Jean-Paul Fournier après la publication prématurée d'un rapport de chambre régionale des comptes (2008-2014) et, la démutualisation des services entre la ville et Nîmes Métropole, qui ne sera pas sans conséquences sur les finances publiques.

Sur la question du rapport, Yvan Lachaud a fait son mea culpa : "sa divulgation à la commission des finances sans les annexes de l'ancien président (Jean-Paul Fournier, NDLR) était un bug administratif". Après l'erreur de ses équipes en février autour du projet d'aménagement de la gare de Manduel, le personnel est de nouveau pointé du doigt : "j'ai demandé d'établir les causes de ce dysfonctionnement et de prendre d'éventuelles sanctions". Quant à la démutualisation des services, l'exécutif UDI espère "trouver avec la ville de Nîmes un mode de fonctionnement qui ne contraindra pas budgetairement nos collectivités et garantira à chacun des agents ses perspectives de carrière".

Mais assoiffés d'explications, les élus sont restés sur leur faim. Après le départ d'Yvan Lachaud - nécessaire pour le vote des comptes administratifs -, les élus communautaires sont revenus sur ces polémiques… "C'est un rapport furet qui est passé par ici et repassera par là", peste la communiste Catherine Bernié-Boissard. "Votre propos est hors sujet", lui répond William Portal, président de séance, avant de lui couper le micro. "On a quand même le doit de s'exprimer", intervient la communiste Sylvette Fayet. Elue à Caissargues, Nathalie Crépin sonne la fin de la récréation : "est-ce une salle de classe ici ? Je veux passer une séance dans le respect de tous".

Epargne de fonctionnement en baisse 

L'intervention a coupé le sifflet des élus frondeurs pendant quelques minutes. Juste le temps pour que Yoann Gillet, président du groupe FN, de livrer sa position sur l'ordre du jour : "Nous ne voterons pas les comptes administratifs (…) et nous sommes particulièrement inquiets de la baisse d'épargne qui peut nuire aux investissements". Si Yvan Lachaud peut se féliciter des trois millions d'euros d'économies dégagées au cours de l'exercice 2014, ce n'est pas encore suffisant pour couvrir l'évolution des dépenses de personnel : de 2013 à 2014, l'épargne de fonctionnement a fondu de 22% pour s'établir à 15 millions.

Au titre des investissements, Nîmes Métropole a injecté, l'année dernière, 50 millions d'euros (10 millions pour le budget relatif à l'eau ; 3,9 millions pour l'action économique ; 10 millions pour les transports ; 820 000 pour le traitement des déchets ménagers…). Sur la question de l'eau, François Séguy (Front de gauche) interroge le vice-président aux finances, Maurice Gaillard, sur "les deux prêts toxiques contractés par la collectivité". "Nous avons présenté celui de 12 millions au fonds de soutien pour bénéficier d'une aide", répond l'élu "pour le second, nous sommes en train de le renégocier avec le prêteur".

Alors que la majorité pensait avoir évacué toutes les questions jugées "hors sujet", l'opposition remet le couvert avec la démutualisation : "c'est un gaspillage financier pour des raisons politiciennes (...) Je lance un appel à tous les élus de droite comme de gauche pour…", lance Yoann Gillet, avant de se faire couper lui-aussi la parole par l'exécutif. Il aura fallu attendre les questions autour des innovations pour que les élus trouvent enfin un terrain d'entente  : "on pourrait retranscrire nos débats sur Internet pour permettre aux citoyens d'être informés de ce qu'il se passe ici". "C'est une bonne suggestion", rétorque un Yvan Lachaud qui n'est plus à ça près.

Coralie Mollaret

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