Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 29.05.2015 - eloise-levesque - 3 min  - vu 228 fois

FAIT DU JOUR Fin de l'Internet hertzien en Cévennes : les élus jettent l'éponge

De nombreux poteaux sont tombés cet hiver en Cévennes et les actes de vandalisme sont nombreux. DR

Seulement six mois après sa reprise en régie publique du réseau hertzien cévenol, le Syndicat mixte du Pays Cévennes rend les armes, face au mécontentement des clients. L'exploitation sera suspendue fin juillet au profit du très haut débit d'ici 2020. En attendant, l'une des solutions proposée sera le satellite, critiqué pour son usage professionnel limité. 

Ce mercredi, les anciens clients de Meshnet ont reçu un courrier les informant de la suspension de l'Internet hertzien à partir du 31 juillet prochain. "Après 7 années d'exploitation, il est constaté que si le réseau a rendu le service attendu, il n'offre plus aujourd'hui la qualité du service réclamée par les usagers. En particulier, l'architecture de réseau propre à la géographie de notre territoire et les actes de vandalisme endémiques ne permettent plus d'assurer la fiabilité selon les normes admises".  Fini donc d'hertzien en Cévennes, cet hertzien tant décrié par certains collectifs et associations. "C'est une victoire, la démonstration que ce système ne pouvait pas durer. Notre relief n'est pas adapté", se satisfait Nathalie Ouzoulias, présidente de Robin de Toits.

Les pannes durent depuis plusieurs années sur le réseau cévenol, et le Syndicat mixte du Pays Cévennes a tenté de reprendre la main, il y a six mois, sans succès. "Quand un poteau tombe, c'est tout le réseau qui est affecté. Et les intempéries sont nombreuses dans notre région. On a des fragilités qu'on ne peut résoudre et on ne peut répondre à la demande des usagers", admet Patrick Cathelineau, directeur du Pays Cévennes.

Câblage d'un réseau de haut débit. DR

Quid de l'accès Internet à court et long terme

L'avenir reste toutefois incertain. Le conseil départemental, en partenariat avec le Syndicat Mixte de l'électricité du Gard, étudie actuellement trois scénarii pour l'installation du très haut débit dans le Gard et les Cévennes. Il serait financé par l'Europe, la Région et le conseil Départemental. Les deux hypothèses les plus probables sont la fibre optique (400 millions d'€) et la combinaison de diverses technologies (Wimax, cuivre et satellite - 240 millions d'€). Tandis que le Département pencherait plutôt pour la seconde solution - moins coûteuse -, le SMEG souhaite se battre pour la fibre. "Il faut être ambitieux. C'est notre avenir qui se joue. L'accès Internet est aujourd'hui un critère de développement économique. Cette technique est plus sûre et le débit est illimité. Il n'y aura pas de pertes. Sans compter les vols continuels de fils de cuivre", avance Aimé Cavaillé, vice-président du SMEG.

Une décision devrait être prise dans les mois à venir pour une activation du réseau d'ici 2020. Il utilisera en partie les poteaux restaurés cet hiver par Pays Cévennes.

Pour l'usage à court terme, Pays Cévennes assure qu'il "ne laissera tomber personne" et qu'il "accompagnera les usagers qui le souhaitent vers la technologie satellitaire, pour laquelle une aide financière à l'acquisition du kit est à l'étude et sera proposée le 25 juin 2015 au prochain Comité Syndical du Pays des Cévennes", annonce le syndicat mixte dans son courrier. Une technologie critiquée pour son manque d'efficacité en cas de fort besoin. Patrick Cathelineau s'en défend : "Des grappes ont été ajoutées et le service s'est amélioré. On a testé le satellite sur des professionnels, ça passe. Il apporte un service correct". Une autre alternative serait également à l'étude pour satisfaire les quelques centaines d'usagers concernés. Affaire à suivre.

Eloïse Levesque

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