Lundi soir, au conseil municipal de Nîmes, l'adjoint à la sécurité Richard Tibérino a fait une proposition inattendue à Yoann Gillet, conseiller FN d'opposition. 

Alors que le compte administratif 2014 de la ville était voté lundi soir au conseil municipal, un chiffre a fait réagir Yoann Gillet, celui des 8 % du budget consacré à la sécurité. "La manipulation des chiffres est aisée. 8 % du budget pour la sécurité, c'est le cas depuis des années alors que les résultats ne sont pas là" s'est exprimé le secrétaire départemental du Front National. Arguments à l'appui, "l'Etat se désengage, il faut agir. Une seule patrouille de police en ville la nuit, ce n'est pas suffisant et c'est très inquiétant." Une phrase qui a fait sursauter Richard Tibérino, adjoint au maire delégué à la sécurité, qui a qualifié Yoann Gillet de "roi de la désinformation". Pour ce fidèle de Nicolas Sarkozy - rappelons que ce dernier fût ministre de l'Intérieur - les accusations du conseiller municipal d'opposition sont infondées : "Vous dites que cela n'a pas d'effet. En 2001, la sécurité représentait 1,5 % du budget, depuis notre mandat nous l'avons passé à 8 %, cela portant notre ville au 8 ème rang national en nombre de policiers, alors que nous sommes la 20 ème en terme d'habitants." Depuis 2001, 262 caméras de surveillance ont été installées.

Mais c'est au sujet des patrouilles de nuit que les deux hommes ont eu le plus de mal à s'entendre. Richard Tibérino a avancé que dix équipes patrouillaient "jusqu'à 20h, quatre jusqu'à 3h et une seule jusqu'à 5h". Des chiffres que Yoann Gillet a toutefois contesté. Afin de vérifier sur le terrain, Richard Tibérino a fini par proposer à son opposant : "on sortira ensemble si vous voulez", dans le but de constater de visu le nombre de policiers en patrouille de nuit dans la ville. Peu de chance qu'une soirée puissent réconcilier les deux hommes, même si Yoann Gillet fût, dans sa jeunesse, membre de l'UMP et a également soutenu la candidature de Nicolas Sarkozy en 2007.

Baptiste Manzinali