Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 07.06.2015 - tony-duret - 3 min  - vu 1010 fois

LE PORTRAIT DU DIMANCHE Le Colonel Poty, l’homme des défis

Le Colonel Pierre Poty. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Hier, le Colonel Pierre Poty, 48 ans, a quitté ses fonctions de Commandant du groupement de gendarmerie départementale du Gard pour de nouvelles aventures en Guyane. Retour sur quatre années gardoises mouvementées : tout ce qu’il aime !

Ceux qui ont croisé la route du Colonel Poty garderont probablement en tête ce sens de l’humour, ces traits d’esprit, dont il est capable dans des situations qui ne prêtent pas toujours à rire. « Ma devise, c’est qu’on peut travailler sérieusement sans se prendre au sérieux », assure-t-il. Le Colonel applique sa devise au pied de la lettre. Marié, père de deux enfants, Pierre Poty, 48 ans, a posé ses valises dans le Gard le 1er août 2011. Deux mois plus tôt, il venait d’accéder au grade de Colonel. Pendant quatre ans, durant des jours et des nuits, le militaire a encadré une équipe de 850 gendarmes sur cette terre gardoise dont il gardera un bon souvenir : « J’ai une attache sentimentale avec ce département, je suis héraultais. Servir dans le Gard a été une chance extraordinaire. Et puis, on apprend à découvrir le département, les élus. Il y a des gens qui marquent comme Laure Beccuau, la Procureure de la République, qui est absolument extraordinaire ».

« La mort de la petite Océane m’a beaucoup marqué »

Si celui qui a été commandant à Aurillac, à Calais, à Corté, chef de la section « terrorisme indépendantisme » du bureau de la lutte anti-terroriste et commandant de la section de recherches de Rennes, n’oublie pas les belles rencontres, les bons moments, il n’oublie pas non plus les drames que son poste lui a fait vivre. « La mort de la petite Océane m’a beaucoup marqué. L’enlèvement de Chloé aussi. Même si c’est un accident, je me souviens de l’explosion du four à Marcoule ou encore des épisodes cévenols de cette année. En quelques secondes, on est confronté à la mort, à la détresse des gens qui ont tout perdu en dix minutes ». Ca en fait des soirées difficiles à gérer… « J’essaie de ne pas les ramener chez moi. Je ne parle pas de mon travail à ma femme, j’essaie de prendre de la distance. L’humour est d’ailleurs une bonne méthode », confie le Colonel.

Des initiatives concluantes

Durant son passage dans le Gard, Pierre Poty a apporté sa touche personnelle que ce soit dans les locaux de la gendarmerie ou sur le terrain. Il est à l’origine de la mise en place d’un dispositif de géolocalisation de toutes les patrouilles, ce qui permet de réagir plus rapidement et plus efficacement lors d’une intervention. C’est aussi lui qui a eu l’idée de faire travailler les réservistes en autonomie pour accroître le nombre de patrouilles sur le terrain : « Les résultats ont été tellement bons que l’initiative a été validée en national en septembre dernier », se félicite-t-il. Dans les ZSP (zones de sécurité prioritaires), il a testé une cellule de prévention des cambriolages. Chaque jour, six réservistes faisaient du porte à porte pour proposer un diagnostic rapide des habitations, pour sensibiliser les habitants aux risques.

La suite…

Demain, c’est en Guyane, à Cayenne, que le Colonel exercera ses nouvelles fonctions d’adjoint au Général. Là bas, les enjeux seront différents. Avec un taux de délinquance deux fois plus élevé qu’en métropole, cet homme qui aime relever les défis va trouver chaussure à son pied. Dans le Gard, c’est le Colonel Stéphane Lacroix qui prendra sa suite le 1er août. L’intérim sera assuré par le Lieutenant-Colonel Pierre Baillargeat. Les bons souvenirs du Colonel Poty, eux, resteront intacts.

Tony Duret

Tony Duret

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio