Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 19.06.2015 - eloise-levesque - 2 min  - vu 359 fois

FAIT DU JOUR Alès : de la "rue poubelle" au street art

Charlotte, Valérie, Patricia et Julie veulent embellir leur rue. EL/OG

La rue Beauteville, ses affichages sauvages et ses poubelles dégoulinantes. Une réputation qui lui colle à la peau. Pour embellir l'artère et dynamiser leur boutiques, quatre commerçantes se sont associées pour créer un projet de street art sur le mur des Arcades. Ravalement de façade ce samedi toute la journée.

5 artistes, 5 tableaux. Ce samedi, rue Beauteville, les artistes régionaux Ratus, Hilare, Siko, Wazo Wood et Kity, peindront les fenêtres du cinéma des Arcades, actuellement occupées par des affiches sauvages en toute genre. L'initiative émane des trois boutiques qui font face au mur de souillon, lequel, ajouté aux poubelles et aux odeurs, fait fuir les passants. "Les gens l'appellent la rue poubelle. Beaucoup prennent la rue d'Avéjan et ne pensent même pas à emprunter la nôtre", déplore Charlotte Eloy, gérante du magasin de prêt-à-porter Mamzelle Bulle, installée depuis 6 mois.

La jeune femme de 25 ans veut faire vivre sa rue et doit bousculer les habitudes. Première étape : les poubelles communes éparpillées le long du mur, véritable amas de déchets qui incitait tout un chacun à y apporter sa petite contribution. "On a mis plusieurs mois à obtenir des claustras pour cacher les containers. Depuis une semaine, plus rien de dépasse et chacun a sa poubelle. Tout le monde sait qui jette quoi, c'est plus propre", se satisfait Charlotte. Même si d'autres commerçants voisins restent sceptiques sur l'efficacité de cette action.

Créer une vie de quartier autour de l'art

Waxo, illustrateur d'Anduze. DR

Seconde étape : embellir l'entrée de rue peu avenante. "J'ai fait des études dans l'art et j'en avais marre de ces affiches. On en a discuté avec mes voisines, et l'idée est née d'en faire un mur artistique. Ça tombe bien, je connaissais des graffeurs dans le coin", sourit l'Anduzienne, qui s'associe avec ses consœurs de Gard'Robe (espace de créateurs) et Kaktus (architecture d'intérieur), avec le soutien du bistrot "Au coin d'la rue", situé à quelques mètres. "Nous essayons de créer une vie de quartier, une ambiance différente, avec des magasins originaux et un rappel à l’art", souligne Valérie, patronne de Gard'Robe, qui s'occupe régulièrement des retouches de Charlotte. Le groupe propose donc le projet à la direction du cinéma et à la mairie qui finissent par accepter. "Nous souhaitons aussi laisser une trace des Arcades qui vont fermer prochainement", ajoute Charlotte.

La future rue de Beauteville imaginée par les commerçante du bas de la rue. DR

Hasard du calendrier, l’événement se déroulera samedi, jour anniversaire des 20 ans de mandat du maire. Les affiches seront nettoyées au karcher par les services de la ville et 5 planches amovibles seront fixées sur les fenêtres condamnées avant d'être recouvertes de dessins, devant les passants. "Cette initiative est une très bonne chose. Les touristes disent que la ville est sale, ça ne nous fait pas de publicité. Une ville propre, ça se sait tout de suite", apprécie le responsable de la boucherie Beauteville, situé plus haut. "C'est bien mais il reste une fenêtre et deux portes à recouvrir, et ça ne changera pas l'incivisme", regrette un autre commerçant de la rue.

De fait, la seule crainte des "passionnées d'art de la rue Beauteville" est que certains poseurs d'affiches continuent d'y coller leurs publicités. La mention "Défense d'afficher" sera gravée près des œuvres, même si "c'est déjà interdit", fustige Charlotte. Reste également à savoir si les futurs occupants des Arcades - qui devraient être cédées à des commerçants - souhaiteront conserver ce travail. Le combat s'annonce fastidieux.

Eloïse Levesque

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