Depuis au moins un siècle, on use et abuse de produits phytosanitaires, d’engrais chimiques, de désherbants et autres produits pour augmenter les rendements et « faciliter » le travail des viticulteurs. C’est ainsi que des milliers d’hectares ont été pollués et sont maintenant des terres incultes, brûlées, rendues impropres à toutes formes d’agriculture biologique voire d’agriculture tout court.

Seuls quelques résistants, des militants pour une planète propre, pour une alimentation préservant la santé, ont bravé les interdictions et ont continué à cultiver des cépages préservant l’environnement et les consommateurs. Ces viticulteurs familiaux sur de petits espaces, (bancels, terrassiers ou faïsses) sur des treilles ou des tonnelles produisent des vins de qualité avec des cépages, souvent interdits, encore plus communément différents de ceux que la grande distribution voudrait imposer. Ces cépages-là, ils avaient mauvaise réputation. On disait qu’ils avaient un goût foxé, qu’ils avaient un goût de punaise ou même qu’ils rendaient fou. On a même dit que les mineurs en buvaient 5 litres par jour !

Bien évidemment, tout cela n’était que rumeurs – souvent malveillantes – et en tout état de cause faux. S’il y a eu des vins douteux par chez nous, c’est qu’il a eu des producteurs amateurs qui n’avaient aucune notion œnologique. S’il y a eu des gros buveurs de vin chez les mineurs, ne généralisons pas pour autant ! Et surtout, ajoutons que ces cépages produisaient des vins assez faiblement alcoolisés, entre 9° et 10°, rarement plus.

De nos jours, il reste quelques producteurs amateurs. Ceux-là, généralement, ils ont appris à conduire leur vigne et leur vinification. Ceux-là, ils produisent des vins qui sortent des sentiers battus, des goûts standardisés. Ceux-là, ils cultivent des vignes sans produits chimiques, de la même manière ils élèvent leur vin.

Curieux de tout, ils font aussi avec leur raisin des jus de fruits, des sorbets à l’Isabelle, des gelées (confitures).

Pour mettre en lumière leur travail et leur savoir-faire, l’association Fruits Oubliés Réseau organise à La Grand'Combe, ce dimanche 21 juin 2015 (Maison du mineur) la 2ème Rencontre des Producteurs Cévenols de vins familiaux.

Programme :

10h00 Réception des producteurs

11h00 Dégustation par le Comité de sélection/conférence et débat sur l'histoire des vignes en Cévennes avec Marie-Lucy DUMAS (Pdte du Lien des Chercheurs Cévenols).

12h30 Pause repas

14h00 Ouverture au public

16h00 Rendu de l'analyse sensorielle du jury

17h00 Concert du groupe : Big Jet Plane

18h30 Clôture de la journée

Jury :

Serge ROUSSEL – caviste,

Eric AUZIOL – Maître de conférences – université de Nîmes,

Arthur VOURIOT– Viticulteur,

Jean-Louis BRANGER – Professeur, ingénieur agronome, vigneron.

Les amateurs de la différence, de la préservation du patrimoine et de la renaissance de nos espaces cévenols, ne manqueront pas d’être présents pour participer au renouveau de la vigne cévenole.