Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 17.07.2015 - abdel-samari - 2 min  - vu 354 fois

INTERVIEW Sécurité routière : Christophe Borgus, sous-préfet du Gard, s'exprime sur la situation alarmante

Les chiffres sont tous au rouge écarlate en ce qui concerne la sécurité routière dans le Gard pour cette année 2015. Au 15 juillet, on dénombre 42 tués sur les routes gardoises. Un bilan dramatique à mi-année ! En comparaison avec les six premiers mois de 2014, le département enregistre, en 2015, une augmentation de : + 21 personnes tuées, + 25 personnes blessées, + 43 accidents. Christophe Borgus, directeur de cabinet du Préfet a accepté de répondre aux questions de la rédaction d'ObjectifGard pour analyser cette situation dramatique.

ObjectifGard : Le Gard connaît une première partie d'année catastrophique du point de vue de la sécurité routière, que se passe t'il concrètement ?

Christophe Borgus : Contrairement aux idées reçues, bien que le Gard soit un département touristique, 80% des morts et blessés sont des Gardois. 10% sont originaires des départements limitrophes et 10% liés au tourisme. Ces idées sont donc fausses d'un point de vue statistique puisque le nombre de touristes tués est très faible. Il s'agit bien d'un comportement gardois à risque sur les routes qui est en cause. Pourtant, je me refuse à croire que c'est une fatalité d'autant que l'année 2014 avait été encourageante avec une baisse du nombre de morts.

OG : Quelles sont les causes principales des accidents y compris les accidents mortels ?

C.B : 100 % des accidents sont dus à des fautes de comportement : alcool, vitesse, drogue... Les excès de vitesse représentent 50% des accidents autant que l'alcool et les stupéfiants. Pour ce dernier comportement à risque, il faut noter que le Gard est en sur-représentation quand on sait que la moyenne nationale est à 30%. Les autres victimes de la route, ce sont les motards. On compte déjà huit motards tués cette année pour cinq l'année dernière. Je voudrais dire "seulement" cinq mais je suis mal à l'aise avec ces comptabilités macabres.

OG : Que pouvez-vous faire pour enrayer cette spirale négative ?

C.B : On est à pied d'oeuvre à chaque instant. Les services de l’État, les forces de l’ordre en tête, restent mobilisés au quotidien pour lutter contre l’insécurité routière. Par ailleurs, nous multiplions les communications à destination des conducteurs et de leurs comportements à risque. Nous finançons davantage de prévention, nous accentuons les contrôles. Faut savoir que dans notre département, les contrôles sont supérieurs de 20% par rapport à la moyenne des autres départements français. Mais vous savez, on peut tout faire en terme de communication, de prévention ou de représsion, le premier acteur de vigilance, c'est le conducteur lui-même. Il faut que chacun se responsabilise, soit vigilant individuellement. Derrière un accident, qu'il soit mortel ou pas, ce sont des vies brisées, des familles endeuillées, ...  Quand on prend le volant ou que l'on enfourche sa moto, il faut prendre conscience que l'on peut se mettre soit-même et l'autre en danger. Depuis janvier et les attentats, on parle beaucoup de la notion du vivre ensemble, cette maxime populaire doit également s'appliquer sur la route.

Abdel Samari

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