Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 18.07.2015 - thierry-allard - 2 min  - vu 140 fois

GARD « On ne désarme pas »: face à la mortalité routière, encore plus de contrôles

Le préfet Didier Martin s'est rendu sur le contrôle routier de Marguerittes hier après-midi (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Depuis le début de l’année, 43 personnes ont perdu la vie sur les routes du Gard, soit autant en six mois et demi que sur toute l’année 2014.

Alors face à cette situation, les contrôles routiers se multiplient sur les routes gardoises, comme hier après-midi à Marguerittes.

105 km/h au lieu de 70

C’est un véritable défilé : sous les yeux du préfet du Gard Didier Martin, les conducteurs en excès de vitesse, attrapés quelques secondes plus tôt sur le CD 135 en provenance de Poulx, sont légion. « On en est à 9 excès de vitesse contraventionnels et deux téléphones portables au volant », précise le Capitaine Richard, de l’escadron départemental de la sécurité routière de la gendarmerie du Gard. Petite précision supplémentaire : ce chiffre, c’était au bout de trois quarts d’heure de contrôle seulement.

Et dans le tas il y a de tout : du jeune conducteur, de l’artisan en pleine journée de travail ou encore des parents avec enfants, comme ces deux voitures arrêtées en même temps à 105 km/h sur une route limitée à 70 suite à plusieurs accidents mortels. A l’intérieur, à chaque fois plusieurs enfants de moins de 10 ans. « On essaie de faire passer des messages de prévention », affirme le capitaine, après avoir expliqué au père de famille trop rapide que sa fille, trop jeune, ne pouvait pas être assise sur la place passager. Il poursuit : « on essaie de ne pas donner des coups de bâton en permanence, ce n’est pas notre rôle. »

« Il y a vraiment un problème de comportement »

« On ne désarme pas, on continue. » le préfet Didier Martin le sait, il n’a pas pléthore de moyens à sa disposition pour limiter les dégâts d’une année 2015 d’ores et déjà désastreuse. « On n’a jamais fait autant de contrôles, et on continuera, que ça plaise ou non, poursuit-il. Ma conviction c’est que nos policiers et gendarmes sauvent des vies tous les jours avec ce travail ingrat. » Depuis le début de l’année, le nombre de contrôles routiers et d’infractions relevées a crû de 20 %.

Pourquoi malgré tout le nombre de tués explose ? « On n’a pas d’explication, admet le préfet. De même que l’an dernier, on avait beaucoup de mal à expliquer les bons chiffres. » Très maigre réconfort, le Gard n’est pas seul dans cette galère, puisque l’Hérault, pour ne citer que lui, voit lui aussi son nombre de tués sur les routes fortement augmenter. En guise de début d’explication, le préfet martèle que « la vitesse, l’alcool et les stupéfiants sont les premiers facteurs de la mortalité sur les routes. Il y a vraiment un problème de comportement, de toutes les générations. » Et les infrastructures ? « Cette année elles n’ont été mises en cause dans aucun accident mortel. »

Alors cet été plus que jamais, il y a du bleu sur les bords des routes gardoises, et « à la veille des grands départs, on met l’accent sur le réseau secondaire » précise Didier Martin, avant d’admettre dans un souffle : « mais pour l’instant, on n’arrive pas à endiguer l’hécatombe. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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